“Les progrès (militaires sur le terrain, ndlr) comportent de grandes responsabilités pour nous, notamment en termes d’exemplarité”, a-t-il souligné lors de la première réunion ministérielle de la Coalition pour le Sahel, qui se tenait en visioconférence.
“Le retour des forces nationales, qui est un signal clair et attendu du réinvestissement de l’Etat, doit se faire dans un climat de confiance”, a-t-il souligné devant une quarantaine d’homologues africains, européens, nord-américains ainsi que saoudien et émirati.
“Alors que des allégations d’exactions se multiplient, il est crucial (…) de lutter fermement contre toute forme d’impunité et de veiller au strict respect du droit international humanitaire”, a-t-il ajouté.
Amnesty International a accusé mercredi des soldats du Burkina, du Mali et du Niger de “semer la terreur et commettre des tueries dans des villages sous couvert d’opérations antiterroristes”.
Lire aussi : Vidéo. Mali: les images choquantes de Peuls massacrés (âmes sensibles s'abstenir)
Cette mise en cause rejoint les nombreuses dénonciations d’exactions imputées aux armées de ces trois pays.
La France, qui est engagée au Sahel notamment aux côtés de ces trois armées, avec sa force militaire Barkhane (plus de 5.000 hommes), est restée jusqu’ici assez discrète sur le sujet, saluant les ouvertures d’enquêtes annoncées et appelant à “traduire en justice les responsables présumés”.
La ministre des Armées Florence Parly, qui réunissait vendredi ses homologues du G5 Sahel (Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad, Mauritanie) et des pays européens mobilisées dans la région, a aussi insisté sur la “tolérance zéro pour toute forme d’exactions”.
“Nos partenaires maliens sont déterminés à faire toute la lumière sur les allégations portées”, a-t-elle souligné sur Twitter, évoquant aussi la promesse de “sanctions exemplaires”.
Lire aussi : Mali. Après le massacre de 130 peuls, des têtes tombent dans l'armée
La Coalition pour le Sahel, qui réunit une quarantaine de pays et organisations régionales, a pour objectif de coordonner l’effort militaire et de développement ainsi que l’aide pour le retour de l’Etat (justice, police..) sur le terrain.
Les ONG locales demandent de leur côté de mettre l’accent sur la protection des civils et de les associer davantage à la gestion de la crise sécuritaire.
Au sommet de Pau (sud-ouest de la France) en janvier, le président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel avaient décidé d’intensifier la lutte antijihadiste face à la recrudescence d’attaques, qui, mêlées à des conflits intercommunautaires, ont fait plus de 4.000 morts en 2019, selon l’ONU.
Les six chefs d’Etat feront le point sur les progrès accomplis lors d’un sommet en juillet à Nouakchott, qui devrait se tenir en présentiel malgré la crise du coronavirus.