Mali: les terroristes reviennent rechercher leurs cadavres

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Le 17/08/2017 à 09h31

Au lendemain de l’attaque meurtrière du lundi du camp Munisma, des djihadistes sont revenus pour récupérer leurs compagnons tués lors de l’attaque et qui se trouvent à la morgue de l’hôpital de Tombouctou. Le centre est désormais sous haute protection.

Mardi, au lendemain de l'attaque du camp de la MINUSMA –Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies au mali-à Tombouctou, la ville des 333 Saints a reçu la visite d’une délégation du gouvernement dirigée par le ministre de la Santé, venu s’enquérir de la situation au niveau de l’hôpital où sont soignés les blessés et gardés les morts en attendant les enquêtes et leurs enterrements.

Ainsi, à la morgue de l'hôpital régional de Tombouctou, la délégation a pu voir les corps criblés de balles et souillés de sang des treize victimes de l’attaque parmi lesquelles les 6 djihadistes ou terroristes présumés.

Selon nos sources locales, une dame travaillant à l'hôpital, aurait reconnu parmi les corps des assaillants tués un proche ami de son frère. Elle n'a pu se retenir et sa réaction n'a pas échappé à l'entourage et surtout au personnel de l'hôpital. Joint par nos soins un agent de santé dit aussi avoir constaté la présence d'étrangers venus faire des repérages à l’hôpital. Une autre infirmière dit avoir eu le même sentiment.

Pour un spécialiste des questions sécuritaires et djihadistes «ces gens là reviennent toujours récupérer les corps sans vie ou leurs blessés». Et il avait vu juste. Les djihadistes ne souhaitent pas laisser des traces aux enquêteurs. Le soir des hommes armés ont débarqué chez la femme qui avait reconnu un des assaillants tués et l’ont amené afin de récupérer le cadavre de leur ami à la morgue.

Elle a pu tout de même être sauvée par un homme travaillant dans l’hôpital avant de perdre connaissance lors d’une course poursuite car étant asthmatique. Elle est désormais hors de danger et en lieu sur.

Du coup, la sécurité a été renforcée à l'hôpital régional très peu sécurisé auparavant. «Ceux qui veulent enlever les corps sans vie de leurs compagnons sont à l'affût sur des dunes voisines et tout le monde le sais», nous confie un agent de la santé sur place. Au moment ou nous écrivons ces quelques lignes, l'urgence de l'hôpital s'est vidée laissant seulement les cas graves parmi lesquels des blessés dans les rangs des Forces armées maliennes (FAMA) de l'attaque du lundi.

La nuit sera longue ce soir a Tombouctou ou on s'attend au retour des djihadistes à la recherche de leurs compagnons abattus.

Par Diemba Moussa Konaté (Bamako, correspondance)
Le 17/08/2017 à 09h31