"Peu après la prière de ce vendredi, au moins un kamikaze à bord d'un véhicule peint aux couleurs des Nations unies s'est fait exploser à l'entrée du camp militaire du G5 à Sévaré. La déflagration a été très forte", a déclaré à l'AFP une source militaire au sein de la force du G5.
"Une partie des bâtiments du G5 s'est écroulée. On ne sait pas si dans le bâtiment, il y a des gens", a ajouté cette source, suggérant que le bilan pourrait s'alourdir.
Il s'agit de la première attaque contre ce quartier général de la force conjointe du G5 Sahel (organisation régionale regroupant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad) lancée en 2017 pour lutter contre les jihadistes.
Elle intervient à trois jours d'une rencontre à Nouakchott, en marge du sommet de l'Union africaine dans la capitale mauritanienne, entre le président français Emmanuel Macron et ses homologues du G5 Sahel.
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"Je ne vois que six corps, les autres sont blessés", a indiqué une source hospitalière, sans autre précision. Une source militaire a confirmé un bilan provisoire de six morts, évoquant la possibilité que des blessés aient pu succomber par la suite.
Les bâtiments de couleur jaune et rose du poste de commandement de la force conjointe, opérationnel depuis octobre 2017, abritent des officiers de liaison des cinq pays membres.
"Il y a eu une très forte détonation", suivie d'échanges de tirs d'armes automatiques, ont indiqué à l'AFP des habitants, dont une vendeuse d'oranges des environs, Haoussa Haidara.
Pendant l'attaque, des habitants de Sévaré étaient terrés dans leurs maisons, a témoigné un commerçant, Bouba Bathily, rentré chez lui pour s'abriter des tirs.
Partenariat avec Barkhane
La France conduit dans la région l'opération Barkhane, qui aux côtés de troupes maliennes le 22 juin, a "mis hors de combat" une quinzaine de combattants jihadistes dans la région de Tombouctou (nord-ouest), a annoncé vendredi l'état-amjor des armées français.
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Paris soutient la constitution de la force du G5 Sahel, y voyant un possible modèle de prise en main par les Etats africains de leur propre sécurité.
Mais sa mise en oeuvre est pour l'instant marquée par des problèmes de financement, malgré des promesses de quelque 420 millions d'euros, et des accusations de violations des droits de l'homme par les troupes de la force conjointe.
La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a annoncé qu'une enquête de sa division des droits de l'homme sur la mort de douze personnes à la suite d'une patrouille pendant laquelle un militaire malien avait été tué concluait à l'exécution sommaire de douze civils.
"L'enquête de la Minusma a permis de conclure que, le 19 mai, des éléments du bataillon malien de la Force conjointe du G5 Sahel ont sommairement et/ou arbitrairement exécuté 12 civils au marché de bétail de Boulkessy" (centre du Mali), affirme la Mission de l'ONU dans un communiqué publié le 26 juin.
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Le Premier ministre malien Soumeylou Boubeye Maïga a assuré mercredi à Paris avoir pris les "mesures qui s'imposent", en retirant les militaires impliqués du théâtre d'opérations et en confiant leur dossier au procureur militaire.
La force conjointe du G5 Sahel a achevé début juin sa troisième opération, de part et d'autre de la frontière entre le Niger et le Burkina Faso, ont indiqué la semaine dernière le secrétariat du G5 Sahel et l'état-major des armées français.
Il ne s'agit pas en revanche de la première attaque de ce type à Sévaré. Le 7 août 2015, une attaque contre un hôtel de cette localité avait fait officiellement 13 morts, dont quatre étrangers --deux Ukrainiens, un Népalais et un Sud-Africain--, employés par des sous-traitants de la Minusma.
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Malgré l'accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015, les violences jihadistes ont persisté et se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommunautaires.
Le G5 Sahel a réactivé en conséquence en 2017 son projet de force conjointe, avec l'appui de la France.