Niger: comment l'utilisation du gaz domestique préserve paradoxalement l'environnement

VidéoAvec la découverte du gaz au Niger en 2011, le pays est devenu autosuffisant en butane et la consommation de cette hydrocarbure est en forte croissance. Paradoxalement, cette énergie fossile est une chance pour préserver les arbres et l'environnement.

Le 06/03/2022 à 12h16

Au Niger plus de 260 000 tonnes de bois sont consommées chaque année, selon les chiffres du ministère de l’Environnement. Cette utilisation abusive de bois présente des risques énormes pour l’environnement car, étant un pays sahélien, le Niger subit de plein fouet les effets du changement climatique.

Mais voilà, depuis 2011, le Niger est producteur de gaz et son utilisation est largement répandue dans le pays. Son avènement sonne comme un ouf de soulagement pour les défenseurs de l’environnement.

«Dans un contexte de changement climatique et de la dégradation de l’environnement, il est important de faire des efforts pour trouver des substitution au bois-énergie. L’avènement du gaz butane est une bonne chose à promouvoir. Qujourd’hui il y a aussi la promotion des bio-digesteurs qui permettent d’avoir du gaz naturel pour d’autres consommations énergétiques. Quand on fait le parallèle pour un pays sahélien comme le Niger, le moindre mal serait d’utiliser ce gaz butane qui existe au détriment du bois. Cela permettra à nos forêts de se régénérer, cela va permettre d’encourager les initiatives de reboisement», explique Sani Ayouba, responsable des jeunes volontaires pour l’environnement

Depuis qu’il est disponible, ce précieux combustible fait désormais l'affaire des utilisateurs. On constate, en effet pour beaucoup, l’abandon du bois de chauffe et la mutation vers le gaz domestique.

«Le bois de chauffage est plus cher que le gaz en termes d’utilisation si je dois comparer le prix par semaine. Avec le gaz, c’est plus rapide pour cuisiner contrairement au bois qui enfume en plus», déclare Nobel Nokassa, utilisateur de gaz domestique

Effectuée par des sociétés de la place, la commercialisation du gaz domestique se fait surtout via des grossistes et semi grossistes présents dans les villes et en milieu rural. Ces derniers se font de bonnes affaires vu l’importance de la demande.

«Vous ne pouvez pas parcourir 500 m à Niamey sans rencontrer un point de vente de gaz ouvert des fois jusqu’à 02 heures du matin, cela est lié, selon moi, aux avantages qu’offre le gaz aux utilisateurs. Je peux échanger entre 20 et 30 bouteilles par jour», explique Oumar Mamadou vendeur de gaz.

Pour la tabaski ou fête du mouton, les chiffres de la ville de Niamey font état de près de 25 000 arbres abattus pour servir de bois pour la grillade du mouton soit 50 000 tonnes de bois. Outre le bois de chauffe, d’autres alternatives de substitution au gaz existent.

«Au niveau des jeunes volontaires pour l’environnement nous faisons la promotion des foyers écologiques, c’est à dire des foyers qui utilisent des résidus agricoles ou qui réduisent la quantité de bois consommés ou à utiliser», explique sani ayouba responsable des jeunes volontaires pour l’environnement

Par Aboubacar Sarki (Niamey, correspondance)
Le 06/03/2022 à 12h16