Les révélations de Moussa Faki Mahamat sur le Sahara

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Le 05/07/2017 à 14h37, mis à jour le 05/07/2017 à 15h06

Revue de pressePour Moussa Faki Mahamat, le dossier du Sahara doit être résolu en concertation avec les Nations Unies. Exit donc l'acharnement de l'Algérie et de l'Afrique du Sud à vouloir conférer à la RASD un statut d'Etat souverain. Désormais, il faut le réalisme de l'ONU au lieu de l'utopie de l'UA.

Kiosque le360 Afrique. Souvent présenté comme proche d'Alger, Moussa Faki Mahamat montre chaque jour qu'il est plutôt à équidistance des parties marocaine et algérienne opposées sur le dossier du Sahara "depuis une quarantaine d'années". Le nouveau président de la Commission de l'Union africaine, qui est en poste depuis janvier en même temps que le Maroc réintégrait sa grande famille institutionnelle africaine, s'est exprimé dans les colonnes du quotidien français Le Monde sur beaucoup de questions, dont le Maroc. 

Durant ces six mois où il a vu évoluer le Maroc au sein de l'organisation continentale, ses révélations montrent plutôt une attitude neutre qui tranche avec l'acharnement partisan de sa prédécesseure, Nkosazana Dlamini-Zuma. Là où l'ex-femme de Jacob Zuma avait l'habitude de ruer dans les brancards en accusant le Maroc d'être une force d'occupation à l'intérieur de son propre territoire, Moussa Faki Mahamat agit avec beaucoup de retenue. Il préfère se ranger du côté des Nations Unies, ce que le Maroc a toujours exigé et que des pays comme l'Algérie ou l'Afrique du Sud s'acharnent à nier. Ces derniers, intrumentalisant l'Union africaine, ont toujours exigé d'elle qu'elle s'aligne sur la thèse des séparatistes. Cette interview de Faki Mahamat montre que le tapis se dérobe sous les pieds des Algériens, des Polisariens et de leurs partenaires sud-africains. 

"Tout le monde a salué le retour du Maroc, c’est une très bonne chose", a-t-il commencé par dire, avant de planter le décor. "Mais ce sont des parties qui sont en conflit depuis une quarantaine d’années", attire-t-il ainsi l'attention du journaliste du quotidien français qui tentait de l'entraîner sur un terrain plutôt glissant. En effet, ce dernier voulait savoir quel "bilan tirait-il des six premiers mois" du Maroc à l'Union africaine, vu qu'il "y a eu plusieurs accrochages sur le Sahara occidental". 

Et de poursuivre dans une longue explication, qui montre qu'à l'heure actuelle il faut que le dossier soit surtout réglé en concertation et en collaboration avec les Nations unies. "Nous leur avons demandé de s’entendre pour une solution pacifique. Le dossier est également depuis une trentaine d’années sur la table du secrétaire général de l’ONU. Le nouveau secrétaire général Antonio Guterres a affirmé qu’il allait prendre des initiatives. Il a nommé un nouvel envoyé spécial [Horst Köhler, ancien président allemand]. Nous sommes prêts à travailler avec lui. Le dossier est également pendant ici à l’Union africaine. Nous avons convenu, et je crois que nous avons bien géré la question pendant ce sommet, d’interagir avec les Nations unies pour donner un coup d’accélérateur définitif". 

C'est une position claire qui colle parfaitement avec ce que le Maroc a toujours demandé. Il faut noter que cette position est bien celle de Alpha Condé, président en exercice de l'Union africaine, mais également celle de près des deux tiers des membres qui ne reconnaissent pas du tout la RASD. 

En outre, ce matin sur Radio France Internationale, le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, n'a pas caché sa satisfaction quant à la résolution du Conseil Sécurité et Paix de l'Union africaine qui demande aux parties d'ouvrir des négociations directes. C'est dire qu'encore une fois, le choix stratégique du Maroc de revenir au sein de l'organisation continentale continue à donner des résultats concrets pour la résolution du dossier du Sahara. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 05/07/2017 à 14h37, mis à jour le 05/07/2017 à 15h06