Oxford business Group: les capitaines d'industrie africains ont le moral au beau fixe

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Le 13/05/2019 à 08h57, mis à jour le 13/05/2019 à 08h58

Selon le cabinet international d’intelligence économique et de conseil, Oxford business group (OBG), les dirigeants des grandes entreprises africaines ont un niveau de confiance élevé quant aux perspectives économiques du continent. Voici les principaux résultats de son Business barometer 2019.

Oxford Business Group (OBG) vient de publier les résultats de la seconde édition de son Business Barometer 2019, un sondage effectué auprès des grands PDG d’entreprises du continent, et qui vise à évaluer leur niveau de confiance.

Il y ressort clairement un niveau de confiance élevé parmi les dirigeants d’entreprises quant aux perspectives économiques du continent pour les 12 prochains mois.

Pour cette édition, le cabinet international d’intelligence économique et de conseil a posé des questions à 787 hauts dirigeants d’entreprises de 8 pays africains -Algérie, Côte d’Ivoire, Djibouti, Egypte, Ghana, Kenya, Maroc et Nigeria-, afin d’évaluer leur niveau de confiance quant à l’évolution de leurs économies.

Ainsi, à la question "Comment qualifierez-vous vos attentes concernant l’environnement local des affaires pour les 12 prochains mois?", 84% des chefs d’entreprises ont déclarés avoir des attentes élevées (64%) ou très élevées (20%) concernant l’environnement local des affaires pour l’année à venir.

Par ailleurs, 78% des dirigeants sondés ont annoncé que leur entreprise devrait réaliser un investissement significatif dans les prochains mois, contre 74% lors de l’enquête de 2018. Ce qui constitue une source de confiance en l’avenir.

En outre, à la question "Quel type d’impact aura la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca) sur le commerce intrarégional?", les grands chefs d’entreprises africaines sondés ont plébiscité la création de la Zone de libre-échange africaine (Zleca). Ils sont ainsi 72% à estimer qu'elle aura un impact positif (52,6%) ou très positif (19,8%) sur le commerce intrarégional. Si 12% des sondés ont une réponse neutre quant à l’impact de la Zleca, ils sont moins de 5% à estimer que cet accord pourrait avoir un impact négatif (3,9%) ou très négatif (1%).

Pour rappel, cet accord vise à créer le plus grand marché unique pour les biens et services et, à terme, permettre la libre circulation des hommes d’affaires et des capitaux. Selon les experts de la Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies, la Zleca pourrait faire augmenter les volumes commerciaux de 50% dans les 5 ans suivant son entrée en vigueur.

Reste que pour mieux tirer profit de la Zleca, les chefs d’entreprise ont évoqué la compétence de leadership (36%), la Recherche & Développement et l’ingénierie (14%).

Sur les raisons de l’optimisme des dirigeants africains, Souhir Mzali, directrice éditoriale pour l’Afrique, cite l’intérêt croissant pour le continent de la part de la Chine et d’autres pays (Russie, Turquie, Inde, Brésil, etc.) et les investissements que cela suscite, les programmes d’investissements publics pour développer les infrastructures, les réformes monétaires et fiscales, les impacts positifs du marché unique (Zleca), etc.

Pour elle, l’Afrique doit aussi combler son retard numérique sachant qu’actuellement, «seuls 22% des foyers du continent ont accès à Internet».

Reste que les perspectives de croissance des économies africaines restent fragiles. Et pour cause, la plupart des marchés africains restent fragiles et sujets à un certain nombre de facteur externes à même d’impacter les économies à court et moyen termes.

Ainsi, 38% des dirigeants des pays producteurs de pétrole des pays sondés –Algérie, Ghana, Kenya et Nigeria- estiment que le facteur le plus susceptible d’impacter leur économie serait la hausse des prix du baril de pétrole. En seconde position, l’instabilité dans les pays voisins est source d’inquiétude pour 23% des chefs d’entreprises interrogés, notamment ceux du Maroc, de Djibouti et d’Egypte. De même que la volatilité des cours des matières premières inquiète les dirigeants des entreprises des pays comme la Côte d’Ivoire (61%) et l’Egypte.

Par Moussa Diop
Le 13/05/2019 à 08h57, mis à jour le 13/05/2019 à 08h58