Touchée plus durement par la seconde vague du Covid-19 et sous la menace d’une 3e vague de contagion, aggravée par la multiplication de nouvelles souches (sud-africaine, britannique, brésilienne, nigériane, etc.), de nombreux pays africains ont enclenché leurs campagnes de vaccination grâce au dispositif Covax, lancé par l’OMS et l’Alliance pour les vaccins.
Au total, un peu plus de 20 pays africains ont déjà lancé leurs campagnes de vaccination. Toutefois, hormis le Maroc et les Seychelles, et dans une moindre mesures le Ghana et le Rwanda, ces campagnes ont tendance à débuter très timidement.
Ainsi, le Maroc est de loin le pays qui a le plus vacciné avec 5,68 millions de doses administrées, soit l’équivalent de 16% de la population marocaine à avoir déjà reçu une dose. Le Royaume devance le Ghana (300 000 doses administrées), le Rwanda (254 000), l’Afrique du Sud (145 544) et le Sénégal (131 186).
Au vu de ces résultats, le leadership attribué aux dirigeants du Maroc, du Ghana et du Rwanda se justifie, ces trois pays dominants le continent en terme d'état d'avancement de la vaccination anti-Covi-19.
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Très loin derrière suivent les Seychelles (88.106 doses administrées), l’Algérie (75.000), le Zimbabwe (36.359), la Côte d’Ivoire 14.937), le Kenya (9.144),… A noter tout de même, qu’avec 88.106 doses administrées, l’archipel des Seychelles, avec une population d’environ 95.000 habitants, est le pays qui a le plus vacciné, en proportion du nombre d'habitants. Le nombre de doses administrées correspondant à l’équivalent de 92% de la population.
En tout, quelques 6,75 millions de doses ont été administrés au niveau du continent africain, contre plus de 310 millions au niveau mondial. C’est dire que l’Afrique représente moins de 0,22% des vaccins administrés dans le monde et plus de 84% des Africains vaccinés contre le Covid-19 sont marocains.
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Comment le Maroc est arrivé à faire mieux que tous les pays africains, et même de très nombreux pays européens?
Cette situation s’explique par les stratégies adoptées par les différents pays africains face à la pandémie. Ainsi, certains pays ont décidé dès le départ de gérer eux-mêmes les commandes en s’adressant directement aux laboratoires pharmaceutiques et ont mis en place une logistique adaptée pour vacciner rapidement dès l’acquisition des vaccins.
Ainsi, depuis la mise sur le marché des premières doses, le Royaume du Maroc a acquis, à ce jour, 8,5 millions de doses auprès des laboratoires pharmaceutiques AstraZeneca et Sinopharm. Ce qui a permis au pays d’entamer rapidement sa campagne de vaccination à grande échelle, sans attendre les doses du programme Covax. Le Maroc a commandé 65 millions de doses auprès des deux laboratoires, et continue de diversifier ses sources en passant dernièrement une commande du vaccin Spoutnik V russe.
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D’autres pays, après avoir longtemps attendu les vaccins du programme Covax, ont fini par passer des commandes auprès des laboratoires. Toutefois, à cause des retards pris, ces pays tardent à disposer des vaccins en quantités suffisantes pour entamer réellement leurs campagnes de vaccination. C’est le cas de l’Egypte, de l’Algérie, de la Tunisie, de l’Afrique du Sud,....
Face à cette situation, la réaction de l’épidémiologiste nigérian Ifeoluwapu Asekun-Olarinmove soulignant que «l’essentiel des reproches devrait être adressé aux dirigeants africains qui ont été nonchalants et peu proactifs», semble pleinement justifiée.
Enfin, la majeure partie des pays africains ont uniquement compté sur les vaccins du Covax. Outre la faiblesse des cas de coronavirus enregistrés dans ces pays où le Covid-19 est loin d’être la première préoccupation sanitaire des autorités, comme c’est le cas pour la quasi totalité des pays d’Afrique subsaharienne, à l’exception de l’Afrique du Sud, du Rwanda,… , beaucoup de pays redoutaient le coût des vaccins et se sont inscrits dans le programme Covax où ils peuvent obtenir des vaccins gratuitement où à tarifs préférentiels. Le programme Covax s’est engagé à distribuer 600 millions de vaccins aux pays africains, de quoi vacciner 20% de la population du continent.
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Par ailleurs, si certains pays ont pu réaliser des performances exceptionnelles en vaccinant rapidement un nombre notable de leur population, c’est qu’à la base ces pays s'y étaient préparés à l’avance. C’est tout particulièrement le cas du Maroc, où la préparation a démarré bien avant la réception des premières doses de vaccins.
Le Maroc a mis en place une logistique spéciale pour une vaccination en masse avec 3.000 centres de vaccination, des points mobiles pour les zones isolées, une vaccination à domicile pour les personnes à mobilité réduite ou gravement malades, etc. Une plateforme dédiée pour l’inscription à la vaccination anti-Covid-19 a été mise en place également, sur laquelle tout le monde doit s’inscrire au préalable, selon les priorités fixées par les autorités sanitaires. En plus, toute une armada de médecins, infirmiers et étudiants en médecine a été mobilisée afin de mener à bien cette campagne de vaccination.
Et bien avant le lancement de l’opération, des répétitions ont été effectuées par les autorités pour réussir la campagne, une fois les vaccins acquis.
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Résultat, entre le 28 janvier et le 14 mars 2021, le Maroc est arrivé à administrer, en moyenne quotidienne, plus de 126.300 doses de vaccin anti-Covid-19, avec des pics dépassant les 300.000 vaccinées en une journée. Et si ce n’était pas à cause des craintes d’approvisionnement, poussant les autorités à ralentir la vaccination durant certaines semaines, le bilan serait encore plus impressionnant.
Le mot d’ordre au Maroc est de vacciner le plus de personnes (au moins 25 millions de personnes) et aussi rapidement que possible (3 mois seulement) afin d’immuniser la population marocaine et relancer l’économie du pays.
Cette préparation est essentielle pour réussir une campagne de vaccination de masse. A titre d’exemple, l’Algérie qui a commencé sa campagne de vaccination en même temps que le Maroc, n’a vacciné que 75.000 personnes, alors qu’elle dispose de 300.000 doses nécessaires pour vacciner 150.000 personnes. Toutefois, à cause d’une mauvaise organisation, la campagne est quasiment à l’arrêt et le pays ne fournit plus ses statistiques sur le nombre de personnes vaccinées.
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Et fort de son expérience et de sa préparation, le Maroc a mis son expertise à la disposition des pays africains lors du dernier sommet ordinaire de l’Union africaine. Une expertise saluée même par les pays développés dont la France, l’Espagne,… et qui pourrait aider beaucoup de pays africains qui ont du mal à démarrer leurs campagnes à cause de problèmes logistiques et organisationnels.
Avec l’arrivée des vaccins du programme Covax, les pays africains qui ont du mal à démarrer leurs campagnes de vaccination ont un modèle à suivre…
