L'Afrique "risque de devenir une colonie chinoise", selon le président du Parlement de l'UE

Le président du Parlement européen Antonio Tajani.

Le président du Parlement européen Antonio Tajani. . DR

Le 29/03/2017 à 20h16, mis à jour le 29/03/2017 à 23h15

Le président du Parlement européen estime que l'Afrique risque de devenir une colonie chinoise. Il critique notamment la politique africaine de la Chine.

Le continent africain, un des principaux partenaires économiques de Pékin, "risque aujourd'hui de devenir une colonie chinoise", a estimé le président du Parlement européen Antonio Tajani dans l'édition de mercredi 29 mars du quotidien allemand Die Welt.

"L'Afrique risque aujourd'hui de devenir une colonie chinoise, les Chinois ne veulent que les matières premières. La stabilité ne les intéresse pas", a-t-il déclaré.

Les entreprises chinoises témoignent d'une présence croissante en Afrique depuis une vingtaine d'années notamment dans les secteurs des ressources naturelles. En 2015, les échanges entre le continent et Pékin étaient estimés à quelque 180 milliards de dollars (160 milliards d'euros).

Interrogé sur la crise migratoire et le flux de candidats africains à l'asile qui tentent de rallier l'Europe, notamment par l'Italie, depuis la Libye, M. Tajani a appelé l'UE "à investir des milliards (en Afrique) et à développer une stratégie sur le long terme".

"L'Afrique se trouve dans une situation dramatique" et "si nous ne parvenons pas à résoudre les problèmes centraux des pays d'Afrique, 10, 20, voire 30 millions d'immigrés vont arriver en Europe d'ici dix ans", a-t-il prévenu.

M. Tajani s'est dit favorable à l'instauration en Afrique "de camps d'accueil sous la protection de l'ONU et de forces armées européennes", sorte de "villes provisoires avec des hôpitaux et des infrastructures pour les enfants où les gens pourront vivre de façon temporaire".

Après la fermeture de la route migratoire des Balkans en mars 2016, les Européens veulent s'atteler au casse-tête de la Méditerranée centrale, mais se heurtent aux réticences de leurs partenaires africains et au manque d'interlocuteurs en Libye d'où embarquent la plupart des migrants, dont beaucoup périssent en mer.

Par Le360 Afrique (avec AFP)
Le 29/03/2017 à 20h16, mis à jour le 29/03/2017 à 23h15