Le coronavirus gagne du terrain au Maghreb, même si des lueurs d’espoir sont annoncées dans certains pays. Outre la Mauritanie qui vient d’annoncer la guérison de tous ses malades du coronavirus, l’optimisme est de retour en Algérie, le pays africain où la pandémie a fait le plus de morts depuis l’enregistrement du premier cas du Covid-19 en Afrique.
Toutefois, du côté des chiffres, au Maghreb, pris globalement, la tendance du nombre de cas de coronavirus est en hausse de manière un peu inquiétante au cours de ces trois derniers jours, particulièrement au Maroc. En cause, les cas communautaires qui commencent à se multiplier. Ainsi, si on prend les chiffes des dernières 48 heures, on note que la région a enregistré plus de 1.000 nouveaux cas, dont plus de la moitié au Maroc.
Ainsi, selon les dernières données disponibles, les cinq pays du Maghreb comptent 6.276 cas confirmés. Et c’est le Maroc qui compte le plus de cas de Coid-19 avec 2.820 cas, devant l’Algérie (2.534 cas), la Tunisie (586 cas), la Libye (49 cas) et la Mauritanie (7 cas).
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Du côté des guérisons, la région compte 1.276 cas dont 894 en Algérie, 322 au Maroc, 148 en Tunisie, 11 en Libye et 6 en Mauritanie. L’Algérie est, à côté de l’Afrique du Sud, le pays africain qui a enregistré le plus de personnes guéries du Covid-19, sachant aussi que les deux pays figurent, avec le Maroc et l’Egypte, parmi les 4 pays les plus touchés du continent.
A noter que la Mauritanie, qui comptait 7 cas dont 4 en traitement et 1 décès, a annoncé la guérison de tous ses malades du coronavirus, une première au niveau du continent africain.
Concernant les décès, la région affiche la moitié de tous les décès du continent avec 544 décès sur un total de 1078 morts liés au coronavirus. C’est l’Algérie qui affiche le plus gros lot de décès liés à la pandémie avec 367 décès, soit un taux de létalité lié au Covid-19 de 14,48%, contre une moyenne maghrébine de 8,67% et mondiale de 6,46%. Le Maroc, avec 138 décès, est le troisième pays du continent où le coronavirus a fait plus de victimes derrière l’Algérie et l’Egypte (224 décès). Toutefois, le taux de létalité au Maroc qui se situe à 4,89%, est inférieur à la moyenne mondiale.
C’est dans ce contexte que les pays de la région font face au choix entre le prolongement du confinement et l’entame du processus de déconfinement après un mois de restriction des déplacements.
Globalement, face à la complexité de la situation, les autorités des Etats de la région sont tiraillées entre le choix de la poursuite du confinement pour mieux lutter contre l’expansion de la pandémie et le déconfinement nécessaire pour la reprise des activités économiques pour éviter la poursuite du blocage dont les conséquences risquent d’être néfastes au niveau économique et surtout social, avec les pertes d’emplois et de pouvoir d’achat.
A ce titre, les autorités marocaines, encouragées par les derniers développements de la pandémie au niveau du royaume, avec la forte hausse des cas positifs au cours de ces derniers jours, ont privilégié la sécurité sanitaire en prolongeant le confinement pour au moins un mois. Entré en vigueur pour la première fois le 20 mars, l'état d'urgence sanitaire est prolongé jusqu’au 20 mai prochain.
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Pour l’Algérie, le gouvernement a décidé de prolonger de 10 jours le confinement total dans la région de Blida. Neuf autres régions -Alger, Béjaia, Sétif, Tlemcen, Tizi-Ouzoun Ain Delfa, Oran, Médéa et Tipasa- resteront soumises à un confinement partiel de 15 heures à 7 heures, et 38 régions de 19h à 7 heures.
Les statistiques d’avant les dernières 48 heures qui montraient une baisse des cas de contamination et le recul des décès ont certainement pesé dans la balance, surtout que l’économie algérienne est très mal en point, minée par la chute du cours du baril de pétrole et une crise multidimensionnelle aggravée par la situation politique tendue depuis bientôt deux ans. Du coup, de nombreux acteurs politiques et économiques se penchent sur les possibilités d’un déconfinement plutôt rapide en vue de relancer l’appareil économique en panne.
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Quant à la Tunisie, le dilemme entre la lutte contre le Convid-19 et la reprise de l’activité économique est très perceptible. Pour preuve, si le Conseil de la sûreté nationale a décidé le 17 avril de la prolongation du confinement sanitaire, après avoir étudié toutes les propositions des parties, il n’a pas encore fixé la durée de cette prolongation. Et c’est ce soir que le Premier ministre Elyes Fakfakh devrait annoncer la durée de la prolongation du confinement et la révision des horaires du couvre feu durant le mois de ramadan.
En clair, pour le moment, le risque sanitaire semble l’emporter. Toutefois, et malgré les mesures sociales mises en place, les autorités des pays maghrébins craignent aussi la grogne sociale consécutive aux licenciements, aux pertes du pouvoir d’achat et la paupérisation des populations. D’où les choix cornéliens des dirigeants politiques qui seront, dans tous les cas, indexés par les uns ou par les autres, quelle que soit l’évolution de la pandémie et de la crise économique.