Coronavirus: un seul pays de la région Afrique du Nord & Moyen Orient connaitra la croissance en 2020

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Le 15/04/2020 à 17h32, mis à jour le 16/04/2020 à 20h34

A cause du Covid-19, le Fonds monétaire international (FMI) vient de revoir fortement ses prévisions de croissance au niveau des pays de la région Moyen-Orient & Afrique du Nord. L’institution y prévoit une contraction du PIB de l’ordre de -3,3%. Un seul pays de la région verra son PIB croître.

La pandémie du coronavirus a montré à quel point il est difficile de prévoir un lendemain incertain. Alors que tout semblait au mieux pour la région avec un baril qui affichait une hausse au-dessus des 60 dollars, la pandémie du coronavirus et son impact sur l’économie mondiale sont venus tout remettre en cause.

Désormais, c’est l’incertitude qui prédomine partout dans le monde et particulièrement dans cette région où la croissance rime avec pétrole.

Or, le pétrole est le produit qui a vu son cours subir le dommage collatéral le plus significatif avec une chute du cours du baril frôlant les 20 dollars avant de remonter difficilement autour des 30 dollars actuellement après une réduction annoncée de 9,5 millions de barils par jour.

Le secteur des hydrocarbures n’est pas le seul touché par la situation. Le tourisme, le transport aérien, les exportations, les transferts de la diaspora... sont tous été affectés.

Du coup, selon les nouvelles estimations du FMI, la région MENA connaitra une récession avec un PIB régional qui se contractera de 3,3% en 2020. Et tous les pays de la région enregistreront des évolutions du PIB négative sauf un seul, l’Egypte.

En dépit de la crise qui frappe de plein fouet le secteur du tourisme égyptien, un secteur stratégique avec 13 millions de touristes et plus de 12,5 milliards de recettes en 2019, du recul des investissements et des échanges extérieurs, le pays va enregistrer, selon les experts du FMI, une croissance de 2% en 2020. Toutefois, il s’agit d’une forte révision à la baisse de la perspective de croissance égyptienne sachant que le FMI tablait, avant l’avènement de la crise sur une croissance de l’ordre de 5,8%. En clair, le FMI a divisé ses perspectives de croissance de l’économie égyptienne par trois par rapport aux prévisions initiales.

Il faut dire que grâce aux réformes structurelles entreprises au cours de ces dernières années, l’économie égyptienne affiche depuis deux ans la meilleure performance en matière de croissance du PIB de cette région.

Pour les autres pays arabes de la région, les contractions des PIB varieront entre -1,1% pour le Koweït à -12% pour le Liban. Les pays pétroliers et gaziers du Golfe connaitront tous des récessions avec -2,3% pour l’Arabie Saoudite, -2,8% pour Oman, -3,5% pour les Emirats arabes unis et -4,3% pour le Qatar. La Jordanie aussi affichera un PIB en recul à -3,7%.

Du côté des pays de l’Afrique du Nord, c’est l’Algérie qui affichera la plus forte récession avec un PIB en contraction de -5,2%. L’économie algérienne, la moins diversifiée par rapport à ses voisines maghrébines, sera durement affectée par la chute des cours du baril de pétrole dont elle dépend à hauteur de 95% de ses exportations. Les économies marocaine et tunisienne afficheront des PIB en décroissance de respectivement -3,7% et -4,3%.

Enfin, signalons qu’au niveau mondial, le FMI prévoit désormais une contraction du PIB mondial de l’ordre de -3% cette année en raison du coronavirus et de ses impacts sur les économies.

Par Moussa Diop
Le 15/04/2020 à 17h32, mis à jour le 16/04/2020 à 20h34