Après les murs, les barbelés et autres tranchées, les drones sont la dernière trouvaille algérienne. Un responsable du ministère algérien de la Justice a annoncé, hier mercredi à Bechar dans l'ouest, "la matérialisation d’un système de surveillance technique et électronique des frontières terrestres", notamment celles avec le Maroc. Selon lui, "des patrouilles et autres brigades mixtes, des caméras infrarouges, des radars mobiles, des moyens aériens notamment des drones, ainsi que des procédés de surveillance par satellites seront mis à profit pour la surveillance, la sécurisation et le contrôle" des frontières longues de 3058 km.
Si les drones et la surveillance satellite attirent plus l'attention, force est de constater que l'Algérie a commencé à se barricader depuis quelques années. C'est en juillet 2013 que des tranchées ont été creusées pour la première fois vers la frontières avec le Maroc, sur 700 kilomètres. En avril 2014, une clôture électrique est érigée sur 140 km. Et en août 2016, un mur en béton de 100 km est construit. La frontière avec la Tunisie et la Libye a eu droit aux mêmes soins: murs et fortifications de sables et tranchées jallonnent désormais la ligne qui sépare l'Algérie de ses deux voisins de l'Est.
Algérie: un mur érigé à la frontière avec le Maroc, des tranchées avec la Tunisie et la Libye
Cependant, on se demande si l'Algérie est en train de se protéger contre ses voisins, ou si ce ne sont pas ces derniers qui se voient de facto protégés? Car, c'est un secret de Polichinelle que l'espace désertique du Sahara algérien est un repaire de terroristes. Certains, comme les journalistes du Monde, n'hésitent pas à dire que ces terroristes sont même protégés par l'Algérie. Selon le journal, "en 2014, alors qu’elle avait Iyad Ag-Ghali, chef du mouvement djihadiste malien Ansar Eddine à portée de fusil, la France a choisi de prendre l’avis d’Alger avant d’agir, plutôt que de le «neutraliser» ou de le capturer vivant". A cela, Alger aurait répondu: "ne vous occupez pas d’Iyad. Nous en faisons notre affaire". Pourtant, depuis, le terroriste le plus recherché de l'espace maghrebo-sahélien est toujours en liberté. Une bien belle manière d'en faire son "affaire".
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