Maroc-Algérie: une marche à Paris pour l'ouverture des frontières

Rachid Nekkaz, au fond, et Hassan Ben Mbarek, les deux co-présidents de Maghreb sans frontières.

Rachid Nekkaz, au fond, et Hassan Ben Mbarek, les deux co-présidents de Maghreb sans frontières. . DR

Le 23/11/2016 à 14h44, mis à jour le 23/11/2016 à 14h56

L'association Maghreb sans frontières ne veut plus entendre parler de la fermeture des frontières terrestres entre le Maroc et l'Algérie. Elle organise une marche à Paris pour sensibiliser citoyens et décideurs publics maghrébins. Ce n'est pas gagné d'avance.

Au moment où l'actualité maghrébine est dominée par l'intention du Maroc de revenir dans l'Union africaine, la société civile se mobilise pour insuffler une nouvelle dynamique aux relations entre les deux pays supposés en être le socle. Cela passera par une manifestation à Paris. L’association Maghreb sans frontières (MSF) organise, en effet, une marche en février prochain à Paris pour accélérer la construction du Grand Maghreb. Elle finira devant l’Ambassade du Maroc et partira de la représentation diplomatique algérienne, à 16h le 17 février, avant de passer devant le consulat de Tunisie. L’annonce a été faite par le Franco-marocain Hassan Ben Mbarek et l’Algérien, Rachid Nekkaz, les deux co-présidents de MSF.

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Hassan Ben Mbarek est un marocain de Guelmim dans le sud marocain, par son père et sa mère qui ont immigré en France en 1958. C’est aussi l’époux d’une algérienne, ce qui fait que la cause du Grand Maghreb est, pour lui une affaire personnelle. De même que Rachid Nekkaz, il est très actif dans le monde associatif, bien qu’il soit un entrepreneur.

Quoi qu’il en soit, les organisateurs veulent par cette marche, sensibiliser l’ensemble des ressortissants des cinq pays du Maghreb sur la nécessité de concrétiser enfin l’idée d’un Grand Maghreb. Selon eux, tout devra commencer par "l’ouverture des frontières entre le Maroc et l’Algérie".

"La fermeture des frontières terrestres entre l’Algérie et le Maroc, depuis août 1994, est un obstacle majeur à la coopération entre ces 2 pays et à l’émergence d’une véritable union économique et politique des 5 pays membres de l’Union du Grand Maghreb", affirme-t-il dans un communiqué signé conjointement par les deux co-présidents.

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Et d’ajouter : "un peu moins de 30 ans après sa création cette union n’est toujours qu’à un stade symbolique. Situation surprenante et incompréhensible car durant la période 1950-1962, les indépendances des pays du Maghreb ont été rendues possible grâce à la solidarité des leaders des pays du Maghreb".

Au vu des derniers développements de l'actualité de la région, on peut se douter que ce n'est certainement pas gagné d'avance. En effet, l'Algérie fait tout pour rendre impossible le retour du Maroc dans l'Union Africaine. Pas plus tard qu'il y a deux jours, le Maroc et neuf pays arabes ont quitté le sommet arabo-africain qui s'est tenu à Malabo, en Guinée équatoriale, du fait de la présence du Polisario. Situation qui n'a pas pour déplaire à l'Algérie, même si un sommet arabo-africain sans l'Arabie Saoudite, le Qatar, le Koweit et le Maroc est forcément voué à l'échec. 

Par Mar Bassine Ndiaye
Le 23/11/2016 à 14h44, mis à jour le 23/11/2016 à 14h56