Cameroun. Eau potable: l’Etat tourne la page du consortium marocain

Le 21/02/2018 à 11h13, mis à jour le 21/02/2018 à 11h23

Le président Biya a signé un décret qui transfère à la CAMWATER la responsabilité de la production, du transport et de la distribution de l’eau potable, auparavant prise en charge par un consortium marocain dirigé par l'ONEE.

Comme annoncé par le gouvernement camerounais il y a quelque temps, la Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER), société à capitaux publics, va désormais prendre en charge la production, le transport et la distribution de l’eau potable dans le pays, en lieu et place de la Camerounaise des Eaux (CDE), filiale d’un groupement d’entreprises marocaines (ONEE, Delta Holding, Ingema et Medz), créée en 2007, dans le cadre d’un contrat d’affermage avec l’Etat du Cameroun. La CDE avait débuté ses activités en mai 2008, pour une durée de dix ans.

A l’issue de la non-prolongation de ce contrat, qui expire en mai 2018, l’extension des attributions de la CAMWATER matérialise la reprise en main du secteur de l’eau par l’Etat camerounais.

La CAMWATER était précédemment chargée de la construction, la réhabilitation, la gestion des infrastructures d’eau potable et la mobilisation des ressources financières pour la réalisation des projets de développement. C’est dans ce cadre que le chef de l’Etat, Paul Biya, a signé ce 20 février 2018 deux décrets qui réorganisent et modifient les statuts de la CAMWATER, dont les activités sont désormais étendues.

Par ce texte, l’Etat camerounais transfère aussi à la CAMWATER la gestion physique, comptable et financière de son domaine public et privé. De même, le personnel nécessaire aux nouvelles activités de la CAMWATER sera prioritairement choisi parmi le personnel de l’ancienne CDE.

Cette réorganisation intervient au moment où l’Etat du Cameroun consent d’importants investissements et travaux afin d’améliorer l’approvisionnement en eau potable et réhabiliter et étendre le réseau de distribution qui est vétuste. Actuellement, l’offre est faible dans de nombreuses villes, notamment la capitale Yaoundé où des rationnements sont opérés par quartiers.

Par Tricia Bell (Yaounde, correspondance)
Le 21/02/2018 à 11h13, mis à jour le 21/02/2018 à 11h23