Vidéo. BAD: lancement d’une plateforme transactionnelle pour booster l’investissement en Afrique

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Le 27/07/2018 à 13h46, mis à jour le 27/07/2018 à 13h47

VidéoLa BAD a présenté ce vendredi 27 juillet, à Casablanca, les enjeux et le fonctionnement de l’Africa Investment forum (AIF) qui se déroulera en novembre prochain en Afrique du Sud. L’occasion de demander aux opérateurs marocains de préparer leurs projets.

L’Afrique attire annuellement à peine 2 à 3% des investissements directs étrangers. Pourtant, les besoins en investissements du continent sont colossaux. Pour trouver solution, la Banque africaine de développement (BAD) lance Africa investment forum (AIF) dont la première édition se déroulera les 7 au 9 novembre 2018 en Afrique du Sud.

A ce titre, la BAD a procédé, ce vendredi 27 juillet 2018, à Casablanca, à la présentation de l’AIF, dans le cadre de la première étape d’un road show qui conduira les équipes de la BAD en Tunisie et au Caire.

L’escale de Casablanca visait à informer les parties prenantes -pouvoirs publics, institutions multilatérales, banques et compagnies d’assurance, opérateurs économiques- du forum et à inciter les opérateurs privés marocains à préparer des projets susceptibles d’être présentés lors du forum. Ces projets d’investissements seront traités avec les équipes de la BAD pour les rendre «bancables» et les soumettre aux investisseurs privés lors du forum de Johannesburg.

Selon les 5 objectifs prioritaires de la Banque africaine de développement (BAD) –électrification, alimentation, industrialisation, intégration et amélioration de la qualité de vie-, l’Afrique a besoin annuellement 170 milliards de dollars d’investissement. A cela s’ajoutent les besoins en infrastructures qui sont aussi évalués à hauteur de 170 milliards de dollars par an pour permettre un rattrapage des déficits enregistrés par le continent dans ce domaine.

Or, comme l'a expliqué Mohamed EL Azizi, directeur général du bureau régional de développement pour l’Afrique du Nord, les gouvernements et les institutions multilatérales de développement ne pourront pas financer à eux seuls ces besoins ce qui rend nécessaire l'élargissement du cercle des partenaires, dans lequel le secteur privé doit s’inscrire et jouer un rôle encore plus actif.

A ce titre, ajoute-t-il, il faut obligatoirement faire intervenir les privés, notamment les fonds de pension, les fonds souverains, les banques et les compagnies d’assurance, qui disposent de moyens financiers colossaux. Allant dans le même sens, Zaaboul Faouzia, directrice du Trésor et des finances extérieures au ministère de l’Economie et des finances, ajoute qu’«il est temps de tirer profit du potentiel des institutions privées».

Et le potentiel de financement via les institutions privées est immense, comme l’a détaillé Olivier Eweck, directeur Syndication, cofinancement et solutions client au sein de la BAD. Il a expliqué que «les fonds souverains africains gèrent 500 millions de dollars et l’actif bancaire du continent se situe autour de 800 milliards de dollars». Et au niveau mondial, le continent peut tirer profit des 94 grands fonds souverains qui gèrent 7.000 milliards de dollars et des actifs sous gestion estimés à 84.900 milliards de dollars.

Seulement, ces fonds privés africains et mondiaux ignorent le continent à cause de multiples facteurs: asymétrie de l’information, environnement des affaires et cadres règlementaires non favorables, risques d’investissement élevés et rareté des projets rentables.

C’est pour faire face à cette situation que la BAD a lancé Africa Investment forum. Il s’agit d’une plateforme entièrement transactionnelle qui a pour vocation à faire progresser les projets et à les rendre «bancables», à lever des capitaux et à accélérer le bouclage financier des transactions conclues.

Et pour attirer les fonds privés, la BAD met en place un instrument de garantie visant à atténuer le risque pris par les investisseurs.

Par Moussa Diop
Le 27/07/2018 à 13h46, mis à jour le 27/07/2018 à 13h47