Assurance en Afrique: un géant, deux suiveurs et c’est tout

DR

Le 29/07/2018 à 16h00

Si les primes émises par les assureurs africains ont atteint 66,7 milliards de dollars, 80% d'entre elles sont réalisées par trois pays seulement. Le continent dans son ensemble reste un nain de l’assurance mondiale.

En dépit d’une conjoncture économique difficile, l’assurance en Afrique a affiché une forte croissance (+12,3%), comparativement à l’évolution mondiale du secteur (+1,5% à 4.891 milliards de dollars), selon Swiss Re Institute.

Toutefois, l’Afrique reste un nain mondial en matière d’assurance. En atteste le niveau très faible des primes d’assurance émises. Malgré la progression de 12,3% enregistrée en 2017, comparativement au niveau de 2016, la valeur des primes émises au niveau du continent s’est établie à 66,70 milliards de dollars. La part de l’Afrique dans les primes émises dans le monde représente à peine 1,36%.

L’assurance africaine reste largement dominée par le segment vie avec 45 milliards de dollars de primes émises, contre 22 milliards de dollars pour l’assurance non-vie.

Toutefois, ce montant cache des inégalités notables au niveau du continent. En effet, l’Afrique du Sud à elle seule pèse environ 72% des primes émises au niveau du continent en 2017, avec des primes globales émises de 47,80 milliards de dollars. Cette part est de 85,3% au niveau du segment vie et 43,6% au niveau du segment non-vie.

Très loin derrière l’Afrique du Sud arrive le Maroc avec des primes en hausse de 3% à 3,72 milliards de dollars, soit une part de marché de 5,6% des primes émises au niveau du continent. Le Kenya avec des primes émises en recul de 2% à 2 milliards de dollars se retrouve avec une part de marché de 3%. Le top 5 africain est complété par l’Egypte et l’Algérie avec des primes respectivement en hausse de 9,8% à 1,5 milliard de dollars et en baisse de 2,1% à 1,31 milliard de dollars.

Bref, la pénétration de l’assurance reste négligeable en Afrique. Ce qui fait que le potentiel de développement de l’assurance est très important au niveau du continent. Ainsi, Swiss Re Institute prévoit «une croissance plus forte du marché de l’assurance non-vie en Afrique avec la poursuite de la reprise économique, en particulier dans les pays riches en ressources».

De même, au niveau de l’assurance vie, le réassureur suisse s’attend à une amélioration du secteur grâce à de profondes réformes économiques à même de libérer le potentiel de croissance à long terme du secteur. Il faut dire qu’au niveau du continent, hormis l'Afrique du Sud, qui affiche un taux de pénétration de l’assurance élevé de 15%, et le Maroc, avec un taux de 3%, tous les autres pays ont des taux de pénétration d’assurance insignifiants avec une moyenne autour de 1% au niveau des pays francophones. 

Par Moussa Diop
Le 29/07/2018 à 16h00