Nelson Mandela doit se retourner dans sa tombe. Lui qui rendait un hommage si vibrant au roi Hassan II pour avoir financé la lutte de libération de l’African national congres (ANC), n’aurait certainement pas aimé voir ses héritiers insulter l’Histoire en s’attaquant sans cesse au Maroc.
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Au moment où ce pays d’Afrique du Nord compte déjà plus d’une quarantaine de signatures favorables à son retour, des Sud-Africains continuent de montrer leur hostilité au royaume chérifien. Julius Malema, l’ex-responsable de la jeunesse de l’ANC et actuel député de son parti les Combattants de la liberté économique (EFF) vient de se fendre d’un tweet qui en dit long sur l’ignorance et l’irresponsabilité des hommes politiques issus du parti de Nelson Mandela. "#Malema : nous ne voulons pas que le Maroc soit réadmis au sein de l’Union africaine. Nul ne les en a exclus et ils continuent d’occuper le Sahara occidental. #EFFPresser", a-t-il écrit.
Malema qui est né en 1981 est trop jeune pour comprendre l’histoire récente de son pays. Il n’a pas vécu ce pour quoi Mandela avait invité le docteur El Khattib lors d’un congrès de l’ANC demandant pour lui une standing ovation et rappelant tout ce qu’il avait fait pour soutenir la lutte de libération des noirs d’Afrique du Sud. Julius Malema n’était qu’un enfant de 9 ans quand Mandela a été libéré. Il lui est donc assez facile d’ignorer ce que voulaient dire les paroles de Madiba envers Hassan II, le Maroc et Dr El Khattib.
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Mais, Malema est le prototype de l’arrogance du Sud-Africain actuel qui appelle à pourchasser les Noirs nigérians, zimbabwéens, zambiens ou namibiens et qui passe son temps à déconstruire l’œuvre de Mandela en insultant la partie blanche de la population sud-africaine. C’est d’ailleurs ce qui l’a amené à former le parti des Economic Freedom Fighters (EFF) qui ne cesse de demander que les noirs s’en prennent à la classe blanche. Il mise essentiellement sur la victimisation pour convaincre les jeunes électeurs qui peuvent être séduits par son langage populiste et xénophobe.
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Mais, au-delà de ce point précis, Malema ignore le continent comme la plupart des dirigeants sud-africains dont l’arrogance vis-à-vis du reste de l’Afrique relève de la pathologie. La plupart sont incapable de situer un pays comme le Sénégal sur une carte, comme l’a dit en substance Lisl Louw leur compatriote, journaliste et écrivain ayant vécu une dizaine d’années à Dakar. Alors que savent-ils de ce qui se passe de ce côté-ci du continent ?