Le roi du Maroc poursuit sa visite de travail et d'amitié en Côte d'Ivoire. Celle-ci promet d'être dominée par le volet économique. En effet, c’est avec la Côte d’Ivoire que le Maroc a tissé les meilleures relations économiques sur le continent. Si les échanges commerciaux sont en nette progression et ont atteint 200 millions de dollars en 2015, contre 80 millions de dollars en 2010, avec de fortes croissances au cours de ces dernières années, c’est principalement en matière d'investissement que les relations économiques entre les deux pays ont connu une véritable évolution au cours de ces quatre dernières années.
Ainsi, les trois grandes banques marocaines, Attijariwafa bank, Banque populaire et BMCE Bank of Africa sont-elles présentes sur ce marché via leurs filiales respectives: la Société ivoirienne de banque (SIB), Banque atlantique Côte d’Ivoire et Bank of Africa Côte d’Ivoire. Et ces banques jouent un rôle majeur dans le financement de l’économie ivoirienne.
Tout dernièrement, les filiales des trois banques marocaines se sont engagées auprès de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI) afin de soutenir la PME ivoirienne à hauteur de 230 milliards de FCFA, soit 350 millions d’euros, au titre de l’exercice 2017. Par ailleurs, des montages de projets structurants en Côte d’Ivoire ont été réalisés par les filiales des banques marocaines qui là encore, apportent de précieux financements à des projets exceptionnels censés contribuer à changer l’économie et la physionomie du pays. C’est notamment le cas du projet de la Baie de Cocody (marina, parc urbain, hôtels de luxe, viaduc, etc.) que réalise l’entreprise marocaine Marchica Med.
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La présence des banques marocaines contribue aussu à l’amélioration du taux de bancarisation faible en Côte d’Ivoire et à l’inclusion financière des populations.
Outre les banques, les compagnies d’assurance marocaines sont fortement représentées sur ce marché avec les filiales de Saham Assurance, Wafa Assurance, RMA Watanya et Atlanta. Ces compagnies d’assurance suivent le processus enclenché par les banques.
Ainsi, les banques et les compagnies d’assurance marocaines essaient-elles d’implémenter le modèle de bancassurance qui se développe au Maroc en l’adaptant au contexte local.
Dans le secteur des NTIC, l’opérateur historique des télécommunications marocaines, Maroc Telecom est présent sur le marché ivoirien depuis l’acquisition de Moov Côte d’Ivoire, la filiale locale de sa maison Etisalat. Concernant le secteur de la grande distribution, on note l'implantation de Label’Vie et celle de Afriquia SMDC, filiale du groupe Akwa, sur le marché de la distribution des carburants.
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Par ailleurs, l’un des domaines les plus dynamiques et ayant de bonnes perspectives de croissance étant les BTP, plusieurs opérateurs du secteur se sont positionnés sur ce marché. Ainsi, LafargeHolcim Maroc Afrique (LHMA), joint-venture entre la Société nationale d’investissement (SNI) et le groupe LafargeHolcim, a-t-il acquis le contrôle de Société ivoirienne de ciments et matériaux (Socimat). De même, Ciments de l’Afrique (CIMAF) est présent sur ce marché avec deux unités de production de ciment.
Par ailleurs, face au déficit de logements, tous les grands promoteurs immobiliers marocains se sont positionnés sur ce marché. C’est le cas notamment d’Addoha, d’Alliances et de Palmeraie développement qui se sont engagés à construire des dizaines de milliers de logements avec l’appui des banques marocaines implantées en Côte d’Ivoire.
D’autres secteurs suivent. Ainsi, le groupe OCP Africa compte implanter une unité de production d’engrais en Côte d’Ivoire. A noter qu’en 2016, dans le secteur industriel de la mousse polyuréthane, le groupe Palmeraie Industries & Services, à travers sa marque Dolidol, a poursuit son développement avec l’implantation d’une nouvelle usine sur une superficie de 17.000 m2 dans la zone industrielle d’Abidjan. Richbond compte lui emboîter le pas et inaugurera bientôt sa filiale au pays des Baoulés.
A côté de ces grosses entreprises, on recense aussi de nombreuses PME implantées dans la terre ivoirienne dont IB Maroc, GFI Maroc, Arkeos, etc.
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Ainsi, note-t-on une forte présence d’entreprises marocaines en Côte d’Ivoire et celle-ci se renforce chaque année.
Avec ces implantations, les entreprises marocaines cherchent des relais de croissance dans une économie dynamique. Or, la Côte d’Ivoire est le second pays du continent à avoir affiché des taux de croissance exceptionnels, après l’Ethiopie, au cours de ces 6 dernières années. De pllus, les perspectives de croissance sont bonnes. Sur la période 2011-2020, le pays devrait afficher un taux de croissance annuel moyen de 9%.
Cette dynamique n’est pourtant pas le seul facteur à attirer les entreprises marocaines dans ce pays. En effet, le choix de la destination Côte d’Ivoire s’explique aussi par le fait que l’économie ivoirienne pèse 40% du PIB de la zone Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA), un ensemble de 8 pays –Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo- dont elle constitue en quelque sorte une porte d’entrée. Enfin, le choix des entreprises marocaines de s'implanter sur le marché ivoirien s’explique par l’excellence des relations politiques et par les nombreuses conventions et accords signés entre les deux pays.
Enfin, cette 4e visite de travail et d'amitié en Côte d'Ivoire, la 51e qu'effectue le roi Mohammed VI dans le continent africain pour 28 pays visités, devrait raffermir davantage les relations économiques entre les deux pays et ouvrir de nouvelles oppportunités aux entreprises marocaines qui souhaitent investir dans ce pays.