Vidéo. Marocains et Ivoiriens échangent sur l'efficacité énergétique à Abidjan

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Le 30/11/2018 à 09h16, mis à jour le 30/11/2018 à 09h22

VidéoLa côte d’Ivoire veut se convertir à l’efficacité énergétique. Les Marocains AOB et AMEE, en partenariat avec la CGECI, ont organisé un forum, le 27 novembre dernier, afin sensibiliser les acteurs privés et publics sur une problématique relativement peu connue et dont les bénéfices sont multiples.

Au-delà des idées reçues qui voudraient que les énergies renouvelables soient les seuls moyens de lutte contre le réchauffement climatique, il existe une autre alternative au moins aussi viable: le concept d'"efficacité énergétique".

Optimiser la consommation d’énergie, en utiliser moins pour un même niveau d’utilisation, tel est le champ de possibilités que les entreprises sont invitées à explorer afin d’améliorer leur impact carbone et surtout bonifier leur performance financière.

Cette question a été au cœur d’un premier forum ivoirien sur l’efficacité énergétique, organisé par le Marocain AOB Group, cabinet d'expertise spécialisé dans les métiers de la formation, du conseil et de la gouvernance,en partenariat avec l'AMEE -Agence marocaine pour l'eficacité énergétique- et la CGECI -Confédération générale des entreprises de Côte d'Ivoire-, à Abidjan, le mardi 27 novembre dernier.

L’efficacité énergétique n’est pas nouvelle pour les acteurs ivoiriens, publics et privés, mais l’enjeu de la rencontre est de vulgariser cette approche et mieux la faire entrer dans les pratiques.

En Côte d’Ivoire, les autorités ont gratuitement distribué il y a quelques années des ampoules à basse consommation aux ménages avec comme impact une économie annuelle d’énergie d’un peu plus de 100 MW.

Cette mesure sera amplifiée par l’interdiction prévue début 2019 de l’importation et de l’utilisation d’ampoules à incandescence plus énergivores.

Et des efforts sont envisagés au niveau des bâtiments publics. Une étude a en effet démontré qu’au niveau de la cité administrative du Plateau, le centre des affaires, la Tour D consomme l’équivalent de 40 millions FCFA d’énergie électrique chaque mois, soit une facture annuelle de 480 millions par an, soit près de 732 000 euros pour ce seul bâtiment.

Dans les entreprises ivoiriennes, même s’il y a eu «quelques initiatives», le forum va permettre «d’aller plus loin dans les mesures d’efficacité énergétique», a indiqué Claude Koutoua, le président de la commission Energie et QHSE du patronat.

Pour les Etats comme les entreprises, il y a certes un coût en termes d’acquisition de technologies ou d’adaptation des bâtiments notamment, mais les économies financières, du fait de la baisse conséquente de la consommation énergétique, sans oublier les réductions des émissions de CO2, font de l’efficacité énergétique une «option rentable».

Pour Benoît Lebot, directeur exécutif de l’IPEEC, le partenariat international pour la coopération sur l’efficacité énergétique, «de toutes les solutions énergétiques, c’est moins consommer qui coûte le moins cher», en comparaison aux importants investissements à réaliser pour construire de nouvelles centrales thermiques ou éoliennes, par exemple.

Au niveau mondial, le combat pour une prise de conscience mondiale reste toujours à mener.

«L’efficacité énergétique présente le plus grand gisement de réduction des gaz à effet de serre, en parfaite complémentarité des réductions permises par le recours» et c’est «l’action internationale» qui permettra «d’envisager une accélération et une amplification des programmes et politiques d’efficacité énergétique» a ainsi suggéré Benoît Lebot. 

Par Georges Moihet (Abidjan, correspondance)
Le 30/11/2018 à 09h16, mis à jour le 30/11/2018 à 09h22