Un véhicule peint aux couleurs des Nations Unies (ONU) -ou du G5 Sahel, ces 2 versions ayant été avancées- a explosé dans les locaux abritant l’état-major du G5 Sahel, à Sevaré dans le centre du Mali, vendredi dernier en début d’après-midi. Un attentat suicide perpétré par un groupe présumé djihadiste, et qui a atteint le cerveau même des opérations militaires communes.
Le bilan de cet attentat est de 6 morts, parmi lesquels deux soldats maliens du G5 Sahel, un civil et trois présumés terroristes. On dénombre aussi 5 blessés (un soldat malien et 4 présumés terroristes), alors que 5 djihadistes ont été capturés.
Une frappe dans «le Saint des Saints», au cœur du dispositif de la brigade antiterroriste de l’organisation régionale, dont les Etats pourvoyeurs de troupes sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad.
Cette opération a été revendiquée par le Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM) du chef djihadiste Iyad Ag Ghaly.
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Au-delà du nombre des victimes, une bonne partie de l’opinion malienne, du Sahel et en Afrique, juge particulièrement «inadmissible» et «honteux» le fait que des groupuscules djihadistes aient pu frapper avec une facilité aussi déconcertante, au cœur du dispositif de la force du G5 Sahel.
Avant de tenter un décryptage des signaux envoyés par l’attaque du vendredi 29 juin, en rapport avec le contexte politique régional et sous-régional, de nombreux observateurs notent de prime abord que ce véritable coup de Trafalgar risque de fragiliser le général malien Didier Dacko, chef d’état-major de la force conjointe du G5 Sahel, dont certains chefs d’Etats membres pourraient exiger la tête.
Une revendication pour laquelle ils disposent de solides arguments. En effet, comment supposer qu’un commandement incapable de protéger son propre siège à Sevaré, puisse assurer la coordination dans un espace sahélien vaste de plus de 5 millions de kilomètres carrés?
Au plan de la forme, il est apparu clairement que l’endroit abritant le quartier général du G5 Sahel n’est pas sécurisé. Cette attaque, qui est un message des terroristes, met à nu les vulnérabilités du G5 Sahel. Elle renvoie l’image d’Etats qui manquent cruellement de moyens techniques et militaires. Une situation aggravée par les tergiversations et les divergences.
Par ailleurs, au plan symbolique, l’attaque contre le QG du G5 Sahel est intervenue à 3 jours d’une rencontre à Nouakchott, entre le président Emmanuel Macron et les 5 chefs d'Etat du G5 Sahel, en marge du sommet de l’Union Africaine (UA), qui a débuté ce 1er juillet dans la capitale mauritanienne.