Face à la chute des recettes budgétaires consécutives à la chute des cours des matières premières, le gouvernement mauritanien n’avait d’autres choix que de restreindre ses dépenses. Par les temps qui courent et avec les directives du Fonds monétaire international (FMI), qui conseille aux Etats de réduire leur train de vie, le moyen le plus facile de dépenser moins consiste à dégraisser les effectifs, parfois pléthoriques, de certaines institutions publiques, le plus souvent mal gérées, d’ailleurs. Le gouvernement mauritanien a entrepris de faire subir une importante cure d’amaigrissement à plusieurs grandes entreprises publiques dans le cadre d’un plan d’austérité et de rationalisation des dépenses publiques.
Plusieurs entreprises sont concernées par ces dégraissages qui prendront la forme de départs volontaires ou négociés: SNDE (Société nationale des eaux), Sonimex (Société nationale d’import/export), TVM (Télévision de Mauritanie), etc.
Les dirigeants des entreprises publiques appelés à plus de rigueur dans leur gestion
Ainsi, la Direction générale de la SNDE (distribution publique de l’eau) a-t-elle déjà mis au point un plan de restructuration. Cette entreprise propose à 25% de ses effectifs, estimés à un millier de personnes, un départ anticipé qui permettra aux candidats de toucher des indemnités au cours des toutes prochaines semaines. selon l’avis concordant de nombreux observateurs, la SNDE est «fragilisée par les charges de dépenses liées au personnel et traverse une situation financière difficile». Les dégraissage devraient concerner 250 employés.
Outre les réductions d’effectifs, l’Etat prévoit également des restructurations qui vont concerner plusieurs entreprises dont la Sonimex, l’Entreprise nationale pour l’entretien routier (Ener), la Société mauritanienne de gaz (Somagaz) et la Télévision de Mauritanie (TVM).
Détournement de 1,2 milliard d’ouguiyas en engrais à la SONIMEX
Dans ce cadre, le gouvernement serait très avancé dans l’étude d’une éventuelle absorption de l’ENER qui «coûte trop chère», par la Société d’assainissement, de transport et de maintenance (ATTM). Il s’agirait d’une recommandation des partenaires financiers de la Mauritanie. ATTM, créée en 1993, est une société anonyme (SA), filiale de la Société nationale industrielle et minière (SNIM), qui vise à développer le savoir-faire national dans le domaine du bâtiment et des travaux publics (BTP), et du génie civil.