L’économie mauritanienne est essentiellement basée sur l’exportation des matières de base, notamment le minerai de fer qui génère plus du tiers des ressources budgétaires et l’or. Un modèle fortement exposé aux chocs exogènes et peu viable, selon les spécialistes de l’économie. D’ailleurs, la chute des cours des métaux durant ces dernières années a porté un rude coup à l’économie mauritanienne avec le tarissement des recettes budgétaires.
Face à ce constat, la Banque mondiale (BM) est disposée à apporter son appui au gouvernement dans une perspective de transformation et de diversification de l’économie nationale.
Cette déclaration a été faite lundi soir par Albert Zeufack, économiste en chef de l’institution financière internationale pour la région Afrique, qui animait un point de presse à Nouakchott, au terme d’une mission de plusieurs jours dans le pays.
Lire aussi : Mauritanie: la SNIM a t-elle réellement transcendé la crise ?
Le haut responsable de la Banque mondiale estime «qu’une croissance basée exclusivement sur les matières premières n’est pas soutenable à long terme du fait de la volatilité des cours mondiaux», à l’image de ce qui s’est passé entre 2014 et 2017.
Ainsi, favorable depuis 2009, la trajectoire du cadre macroéconomique mauritanien a connu, en 2015, une rupture supérieure pour la troisième année consécutive. A 5% en 2014, le taux de croissance annuelle s’est établi à 2% et 3,1% hors industries extractives, l’année suivante, à cause de l’effondrement des cours mondiaux du minerai de fer.
Pour arriver à la diversification de l’économie, le responsable régional de la Banque mondiale indique 4 pistes d’action. D’abord, il faut réduire le déficit en infrastructure par la réalisation d’équipements nécessaires au fonctionnement d’une économie moderne et ouverte. Ensuite, rattraper le retard technologique par l’investissement dans les nouvelles technologies.
Lire aussi : Mauritanie: la crise est telle que les entreprises publiques doivent dégraisser
Par ailleurs, améliorer la compétitivité des secteurs clefs et transversaux de l’économie mauritanienne à travers une bonne maîtrise du facteur de l’énergie. Enfin, renforcer le contrat social à travers la réduction des inégalités et l’accès aux services essentiels de base.
Tout un programme que les autorités mauritaniennes sont appelées à mettre en place afin d’éviter de retomber dans la crise que traverse le pays actuellement et qui risque de l’affecter à chaque fois que les cours des métaux baissent sur le marché international.
A noter que le partenariat liant la Mauritanie à l’institution de la Banque mondiale porte sur divers secteurs dont la croissance, la diversification économique, la gouvernance et les prestations de service, le climat des affaires, l’appui aux rapatriés, l’éducation, la décentralisation et le développement local, l’emploi, les infrastructures régionales de télécommunication, etc.