Le gouvernement mauritanien reste serein face aux informations faisant état du dépôt de plaintes pour «tortures et traitement inhumain» contre une vingtaine de responsables sécuritaires et membre de l’appareil judiciaire, devant le Tribunal de Grande Instance de Paris.
Interpellé à ce sujet jeudi après-midi, au cours d’un point de presse consacré aux commentaires des résultats des travaux de la réunion hebdomadaire du Conseil des ministres, le ministre de la Culture et de l’artisanat, Mohamed Lemine Ould Cheikh, porte-parole du gouvernement, a répondu qu’il s’agit «d’une manœuvre dilatoire, un événement sans intérêt qui ne mérite aucun commentaire».
Ces plaintes ont été introduites par un collectif d’avocats français sous la conduite de maître William Bourdon, président de l’ONG «Sherpa», rendu célèbre par l’histoire de la traque «des biens mal acquis» de plusieurs dirigeants africains.
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Ces avocats agissent au profit d’une quinzaine de militants issus des rangs de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), une ONG antiesclavagiste, condamnés le 18 août dernier, à des peines allant de 3 à 15 ans de réclusion par la cour criminelle de Nouakchott.
Au cours de leur procès organisé au mois d’août 2016, les prisonniers de l’IRA sont revenus sur des aveux «extorqués par la torture et un traitement cruel, inhumain et dégradant».
La Cour criminelle de Nouakchott s’est déclarée «incompétente» pour statuer sur une plainte de leurs avocats en dépit de l’adoption par la Mauritanie d’un mécanisme national de prévention de la torture et de la ratification par le pays, de la Convention Internationale de lutte contre la torture et tous les phénomènes assimilés.
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Les avocats français réclament «des poursuites en vertu du principe de compétences universelles» applicable aux infractions d’une extrême gravité (génocide, crimes contre l’humanité, crimes de guerre et crimes de tortures).
Suite à l’annonce des plaintes devant le Tribunal de Grande Instance de Paris, le chef d’état-major de la gendarmerie national et le directeur général de la sûreté nationale (DGSN) ont été dépêchés en France «pour éteindre le feu» selon la presse locale.