Mauritanie: l'opposition accuse Ould Abdelaziz de brader le pays

L'ex-président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz.

L'ex-président mauritanien Mohamed ould Abdel Aziz. . DR

Le 02/12/2016 à 14h05, mis à jour le 02/12/2016 à 19h18

L’opposition mauritanienne dénonce la gestion des deniers publics et le bradage du patrimoine national. Les ventes d’écoles, de marchés et tout récemment de la résidence de l’ambassade de Mauritanie à Washington, dans l’opacité la plus totale, sont dénoncées.

Ventes de terrains sur lesquels étaient bâties des écoles, ventes de marchés et de quartiers entiers au profit de cercles proches du pouvoir et, plus récemment, «le bradage à vil prix dans des conditions obscures et sans aucune justification valable de la résidence de l’ambassade de Mauritanie à Washington», la liste des ventes du patrimoine national est longue.

Dans une déclaration conjointe rendue publique ce jeudi, le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU, formé de partis politiques, d'organisations de la société civile, de centrales syndicales et de personnalités indépendantes), le Rassemblement des forces démocratiques (RFD) et l’Union nationale pour l’alternance démocratique (UNAD), dénoncent ce bradage du patrimoine national, «la gabegie et le pillage systématique des richesses nationales».

Mauritanie: la galaxie sécuritaire du président

L’opposition cite même plusieurs édifices, notamment des écoles «vendues dans des conditions obscures à l’entourage familial du chef de l’Etat et de ses proches» et accuse le régime d’avoir «transformé la République en une vaste boutique dans laquelle tout est à vendre». 

Ainsi, selon l’opposition mauritanienne, le pillage des ressources est tel que les recettes tirées de la vente des minerais de fer et d’or pendant les années de vaches grasses ont été dilapidées par une gestion non transparente qui a permis un enrichissement exponentiel de la classe dirigeante.

Mauritanie: un endettement de riche pour un pays pauvre

En outre, en dilapidant les ressources du pays, les dirigeants ont été obligés de recourir à l’endettement extérieur pour faire fonctionner l’Etat, avec comme conséquence une montée exponentielle de l’endettement. Ainsi, la Mauritanie fait aujourd’hui partie des pays les plus endettés du continent. Le taux d’endettement du pays a atteint 93% du Produit intérieur brut (PIB), contre une moyenne africaine tournant autour de 45%.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 02/12/2016 à 14h05, mis à jour le 02/12/2016 à 19h18