Kiosque le360 Afrique. «Si un leader politique surprend le monde d’aujourd’hui, ce n’est ni le président américain Donald Trump à travers ses décrets sur l’immigration, ni le Premier ministre britannique Theresa May avec le Brexit, mais bien le roi Mohammed VI du Maroc», dixit, Mohamed Kimbiri-Aislam, du Haut conseil islamique du Mali, dans un article paru dans l’hebdomadaire malien Le Républicain, et repris par maliactu.net.
Dans cet article, l’auteur revient sur les principales décisions de haute portée prises par le souverain marocain au cours de ces derniers mois, et qui ne manqueront pas d’impacter positivement la marche du continent. Au-delà, il s’agit surtout d’un plaidoyer en faveur de l’intégration du Maroc au sein de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans le cadre d’une intégration africaine, partant des liens historiques, mais aussi de la coopération multidimensionnelle imprégnée par le roi Mohammed VI à la coopération avec les pays de la région depuis son accession au trône.
Parmi ces actes initiés par le roi du Maroc au cours de ces derniers mois, il y a bien évidemment celui du «retour spectaculaire au sein de la grande famille de l’organisation panafricaine, l’Union africaine», lors de son 28e Sommet à Addis-Abeba, en Ethiopie après 33 ans d’absence institutionnelle..
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Plus récemment, suite à l’intervention du secrétaire général des Nations unies, «le Royaume du Maroc a procédé, à un retrait unilatéral de la zone de Guerguerat, à la frontière avec la Mauritanie. Un retrait qui a permis d’apaiser le climat de tension». Avec ce geste, le roi montre son intérêt pour la paix et la stabilité en Afrique, des facteurs indispensables pour le développement du continent.
Enfin, souligne Mohamed Kimbiri-Aislam, «comme si tout cela ne suffisait pas, sa Majesté le roi du Maroc vient encore de nous surprendre lors de récentes visites dans l’espace CEDEAO, et spécifiquement au Libéria en informant Ellen Johnson Sirleaf, la présidente du Libéria et la présidente en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, de sa volonté d’adhérer à cet ensemble régional en tant que membre à part entière».
Or, pour l’auteur l'article, «si un événement social, politique, économique et culturel mérite qu’on s’y arrête et qu’on y réfléchisse très sérieusement, c’est bien cette demande d’intégration marocaine à la CEDEAO» qui fait aujourd'hui débat dans la région.
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Plusieurs facteurs plaident, selon l’auteur, en faveur de cette intégration du Maroc au sein de cet espace. D’abord, la balkanisation du continent issue de la colonisation doit être dépassée car elle constitue un frein au développement. Ensuite, les liens historiques entre le Maroc et l’Afrique subsaharienne militent pour que «le Maroc soit accueilli par nos chefs d’Etat au sein de la CEDEAO comme membre de la grande famille africaine».
Ensuite, cette adhésion est justifiée par le fait que le Maroc entretient déjà «des liens institutionnels avec la CEDEAO à travers son statut d’observateur obtenu depuis plusieurs années». C’est dans ce cadre que le Maroc est intervenu dans des missions de maintien de la paix en Afrique de l’Ouest et dans les résolutions de plusieurs conflits au niveau de la région dont, celle de la crise des pays du fleuve Mano.
Dans le même ordre d’idées, «les liens se sont renforcés au cours des dernières années à travers les 23 visites royales dans 11 pays de la région», soutient le Haut conseil islamique du Mali. Des visites ponctuées par la signature de nombreux accords qui ont permis de donner une nouvelle impulsion aux relations économiques entre le Maroc et la CEDEAO. C’est dans ce cadre que le Maroc met au profit des pays de la région son expertise dans de nombreux domaines. L’auteur cite l’exemple structurant du projet de dépollution et d’aménagement de la baie de Cocody, piloté par l’entreprise marocaine Marchica Med et qui va changer la physionomie d’Abidjan.
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De même, on ne compte plus les actions de solidarité du royaume envers les pays de la région. L’un des exemples les plus récents est relatif à l’épidémie d’Ebola. Le Maroc a été l’un des plus importants soutiens aux pays touchés avec sa compagnie aérienne qui demeurait le seul lien entre ces pays et le reste du monde. Le Maroc a été aussi solidaire avec tous les pays de la région touchés par des catastrophes naturelles au niveau de la CEDEAO. La construction d’hôpitaux et de centres de formation pour les jeunes rentre aussi dans ce cadre. C’est le cas notamment de la Clinique périnatale Mohammed VI de Bamako, inaugurée tout récemment, et qui va certainement contribuer à faire baisser la mortalité à la naissance au niveau de la capitale malienne grâce à ses nombreux services: soins intensifs, réanimation, radiologie, scanner, bloc opératoire, etc.
De même, au moment où le repli sur soi est la règle dans tous les pays dits nantis et certains pays africains, le Maroc a choisi une voie différente en régularisant les migrants clandestins, très majoritairement issus de la CEDEAO.
L'autre facteur qui plaide pour l’intégration du royaume au sein de la CEDEAO, c'est bien évidemment le nombre de projets structurants initiés par le Maroc avec les pays de la région. Et parmi eux, celui du gazoduc Trans Africa pipeline qui reliera le Nigeria à l’Europe via le Maroc.
Bref, pour l’auteur, «avec de tels financements et de telles participations au développement de la sous-région, en tant que simple observateur, son intégration définitive fera plus de bonheur dans le cadre d’un partenariat Sud-Sud fécond pour les pays de la CEDEAO». Du coup, «pour le bonheur des populations, et faisant fi des barrières frontalières, procédurales et balkaniques, la société civile souhaite l’intégration du Maroc à l’espace CEDEAO», conclut-il avec un «Ahlan Wassahlan. Majesté, vous êtes chez vous».