Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU, formé de 10 partis politiques, des organisations de la société civile, des centrales syndicales et des personnalités indépendantes) a mis en place une nouvelle structure chargée de mener un travail en vue de créer les conditions d’une unité de toute l’opposition dans la perspective de l’élection présidentielle de 2019.
Cette commission est placée sous la présidence de Yahya Ould Ahmed Waghef, leader du Pacte national pour la démocratie et le développement (PNDD-Adil), ex-premier Ministre, entouré de plusieurs personnalités.
«Notre objectif est de fédérer toutes les composantes de l’opposition, le FNDU, le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), l’opposition dite modérée et même certaines personnalités membres de l’actuelle majorité, soucieuses des intérêts supérieurs du pays, dans la perspective de l’élection présidentielle de 2019, qui sera une échéance capitale dans l’histoire de la Mauritanie», explique Ould Waghef.
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«Il s’agit notamment de préparer un programme commun, présenter un candidat commun et pousser le pouvoir à améliorer les conditions du jeu démocratique. Des progrès dont la concrétisation doit se faire à travers la neutralité de l’Etat : par la mise en place d’une institutionnelle consensuelle et réellement indépendante chargé de la gestion et de l’arbitrage du processus électoral. Une administration territoriale, une justice et des forces armées et de sécurité, neutres et républicaines face aux enjeux partisans impliquant la classe politique», ajoute l’ancien Premier ministre.
Cette aspiration du FNDU apparaît comme une ambition difficile à réalise dans le contexte mauritanien, pays à la culture démocratique encore fruste, ou un ex officier issu de l’armée recyclé dans la politique à la faveur d’un putsch militaire dirige le pays depuis 1978, avec tout juste une parenthèse civile de 15 mois entre avril 2007 et juillet 2008.
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L’actuel locataire du Palais de la République, le président Mohamed Ould Abdel Aziz, tombe sous le coup de la limitation des mandats à la fin de l’exercice actuel prévue en 2019.
Il a déclaré publiquement son intention de respecter les termes de la constitution, ce dont certains doutent du fait de son entêtement à forcer la porte d’un référendum constitutionnel sur la base de l’article 38 de la loi fondamentale, alors que cette voie est spécifiquement tracée par les articles 99,100 et 101).
Cependant, même dans le cas de figure de la tenue d’un tel engagement, l’homme qui tire les ficelles à Nouakchott dans l’ombre, ou publiquement depuis le putsch du 06 août 2008, a précisé qu’il restera sur la scène politique et soutiendra un candidat à la présidentielle de 2019.
Dans l’histoire politico-démocratique mauritanienne, les favoris du pouvoir ont toujours remporté les élections présidentielles organisées depuis 1992.
Celle de 2019, encore lointaine, dérogera-t-elle à cette règle? Waid And See.