La Mauritanie se dirige vers une ambiance politique surchauffée en ce mois de juillet-août 2017, selon plusieurs sources concordantes.
Ainsi, la nouvelle coalition de l’opposition, officiellement fondée vendredi dernier, va organiser des marches simultanées contre le référendum à Nouakchott et dans toutes les villes du pays, tout en menant une intense action de sensibilisation pour la diaspora et l’opinion internationale, les 15 et 18 juillet prochain.
Ce collectif entend occuper le terrain et exploiter toutes les voies de droit en vue de faire échec au projet de révision constitutionnelle du président Mohamed Ould Abdel Aziz. Il est composé du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU- 10 partis politiques, des organisations de la société civile, des centrales syndicales et personnalités indépendantes), le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), l’Alliance pour la justice et la démocratie/Mouvement pour la réconciliation (AJD/MR), l’Union nationale pour une alternance démocratique (UNAD), l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), les Forces progressistes pour le changement (FPC, ex-FLAM), SAWAB, Touche pas à ma constitution...
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L’organisation de ces marches simultanées à Nouakchott et dans toutes les capitales régionales de la Mauritanien les 15 et 18 juillet «rentre dans le cadre de la mise en œuvre d’une série d’actions populaires d’envergure au niveau interne et international, en vue de mobiliser toutes les forces vives de la nation dans l’objectif de faire échec à une conspiration du pouvoir contre la constitution et notre système de démocratie», selon Mohamed Jemil Ould Mansour, leader du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD-Tawassoul, mouvance islamiste modérée) et président en exercice du FNDU.
Par ailleurs, le collectif de l’opposition prévoit «une journée ville morte» le 05 août prochain, jour du référendum constitutionnel. Face au danger de manipulation constitutionnelle, le nouveau rassemblement de l’opposition ambitionne de servir de contre-pouvoir.
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Cependant, il faut rappeler le contexte politique mauritanien : une démocratie au rabais, habituée à des alternances suivant non pas le verdict des urnes, mais plutôt à travers des révolutions de palais entre officiers dont les auteurs se recyclent dans la politique pour s’accrocher aux commandes de l’Etat. Ce qui rend titanesque la tâche du nouveau front.
Celui-ci veut enterrer le projet référendaire comme «un pharaon» et envoyer à la casse le pouvoir militaire actuel qui l’a initié, pour préserver la constitution et le principe de l’alternance.
Ce projet de révision constitutionnelle porte sur la suppression du sénat, la création de conseils régionaux, la modification des symboles nationaux (drapeau et hymne) et la suppression de certaines institutions à l’image de la Haute cour de justice (HCJ).
Mais le recours à l’article 38 qui sert à justifier ce référendum rendrait la constitution vulnérable à toutes les manipulations.