Mauritanie: lancement d'un mandat d’arrêt contre un homme d’affaire exilé au Maroc

Mohamed ould Bouamatou, banquier et homme d'affaires mauritanien, en exil au Maroc depuis 6 ans.

Mohamed ould Bouamatou, banquier et homme d'affaires mauritanien, en exil au Maroc depuis 6 ans.. DR

Le 01/09/2017 à 10h07, mis à jour le 01/09/2017 à 10h13

La justice mauritanienne a lancé un mandat d’arrêt contre un homme d’affaires mauritanien en exil au Maroc depuis bientôt 6 ans. Par ailleurs, des mandats de dépôts et d’arrêt ont été lancés contre des ex-sénateurs. Des journalistes et syndicalistes ont été aussi placés sous contrôle judiciaire.

La décision est tombée hier tard da la nuit aux environs de 23h pour certains et même plus tard pour les autres. Ainsi, l’affaire Ghadda prend une nouvelle dimension. Le procureur de la République de Nouakchott Ouest, à la suite de longues auditions, a décidé des suites à donner aux poursuites enclenchées à l’encontre d’un certains nombre d’accusés dans l’affaire Ghadda.

Des mandats de dépôts, des mandats d’arrêt et des contrôles judiciaires ont été prononcés à l’encontre d’un certain nombre d’accusés et de personnes interpellées par la police au cours de ces dernières semaines.

Ainsi, à l’encontre de Mohamed ould Bouamatou, l’homme d’affaires mauritanien, fondateur de la Générale de banque de Mauritanie (GBM), en exil au Maroc depuis plus de 6 ans, un mandat d’arrêt a été lancé par le procureur de Nouakchott à son encore ainsi qu’à son homme de mains Mohamed ould Debagh, également hors du pays, et contre 11 autres sénateurs, qui avaient tous voté le rejet de la réforme constitutionnelle au niveau du Sénat. Une réforme qui a été validée par la suite par un référendum constitutionnel sanctionnée par la victoire du «Oui».

Pour leur part, les ex-sénateurs Mohamed ould Ghadda et Maalouma mint Meïdan ont été placés sous mandat de dépôt. Pour rappel, Ould Ghadda était en prison depuis quelques semaines. Ils sont accompagnés en prison par un jeune officier Mohamed ould Mohamed M’Bareck.

Par ailleurs, les hommes de médias, Ahmed ould Cheikh, directeur de publication du Calame, Moussa Samba Sy, directeur du Quotidien de Nouakchott et Mme Aminata Ba dite Rella Ba, directrice générale de Cridem, premier site d’information francophone du pays, ont été placés sous contrôle judiciaire.

Les syndicalistes Samory ould Bèye et Mohamed ould Abdellahi di Naha, respectivement Secrétaire généraux des centrales CLTM et CGTM, parmi les plus importantes du pays ont aussi été placés sous contrôle judiciaire.

Commentant cette affaire, maître Lo Gourmo, membre du collectif des avocats de la défense de Mohamed Ould Ghadda, par ailleurs opposant, écrit sur sa page Facebook: «nous voilà à nouveau embarqués dans une de ces affaires politico judiciaires orientées dont les régimes ont le secret chez nous».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 01/09/2017 à 10h07, mis à jour le 01/09/2017 à 10h13