Après plusieurs jours de silence et les abondants commentaires suscités dans la presse et les salons de Nouakchott par la révélation de négociations secrètes entre pouvoir et opposition, Mohamed Ould Maouloud, président du Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU), un collectif composé de partis politiques, organisations de la société civile, centrales syndicales et personnalités indépendantes, a tenu une conférence de presse samedi 21 avril.
Le président en exercice du rassemblement de l’opposition a évoqué l’agenda électoral, les préliminaires d’un dialogue mort-né avec le pouvoir et dénoncé les conditions de désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Dans la perspective de la participation du FNDU au processus électoral de 2018-2019 dont l’agenda prévoit des législatives, des régionales, des municipales et une présidentielle, Mohamed Ould Maouloud «a mis le pouvoir en garde contre la persistance de la culture de l’absence de transparence, de la fraude et de la manipulation, qui comporte de forts gros risques d’aggraver la crise politique et de plonger le pays dans le chaos».
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Au sujet des négociations secrètes avec le pouvoir, le président en exercice du FNDU a indiqué qu’il s’agissait «de contacts préliminaires visant à créer les conditions d’un dialogue, qui ont échoué par la faute des délégués du pouvoir, dont le seul objectif se limitait à un simple effet médiatique. Ce qui explique les fuites délibérées qu’ils ont provoquées avant d’annoncer la fin des négociations avec une grande désinvolture, notamment à travers un simple tweet».
Mohamed Ould Maouloud a ajouté que pendant ces préliminaires, les revendications du FNDU «ont porté sur la libération de tous les détenus politiques, l’arrêt des poursuites contre les opposants à l’intérieur et à l’extérieur et l’association d’observateurs de l’Union européenne (UE) au processus électoral».
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Le président du FNDU a également dénoncé la désignation des membres de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) comme «une violation de l’article 6 de la loi portant création de cette institution, une disposition qui prévoit un bureau paritaire composé de 11 représentants de la majorité et 11 représentants de l’opposition».
Pour rappel, le bureau de la CENI, composé de 11 membres issus des rangs de la majorité et d’une frange de l’opposition dite modérée, a désigné cette semaine.