Didi ould Bounaâma, un magistrat à la retraite, a été choisi en qualité de président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), au terme d’une séance plénière jeudi 19 avril courant dans l'après-midi.
Les 11 membres du Bureau de la CENI ont été désignés par un décret du président de la République mercredi, et ils ont prêté serment devant le Conseil constitutionnel le même jour.
La séance plénière du jeudi 19 avril a également élu un vice-président, en la personne d’Ethman Ould Bidjel, un cadre issu de l’Alliance populaire progressiste (APP) de l'opposition dite modérée.
Dans le passé, Didi ould Bounaâma a occupé le poste de procureur général près de la Cour suprême. Il a été par la suite élu président de la Communauté urbaine de Nouakchott (CUN).
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Les nominations à la CENI sont fortement contestées par l’opposition. Hacen ould Mohamed Mohamed, président de l’Institution de l’opposition démocratique, issu du Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD-Tawassoul/mouvance islamiste modérée), accuse le gouvernement «d’avoir violé la loi, malgré une mise en garde préalable» de son camp.
Réaction identique du côté de l’Alliance pour l’Alternance, une plate-forme regroupant des personnalités politiques et des acteurs de la société civile, créée cette semaine «qui dénonce l’exclusion d’une grande partie de l’opposition, malgré sa réclamation du droit à la participation et sa détermination à prendre part au processus électoral».
Pour la nouvelle alliance, la démarche qui a présidé à la désignation des membres du Bureau de la CENI «suscite l’inquiétude dans la mesure où elle aggrave le manque de confiance entre les protagonistes et la crise politique» qui prévaut dans le pays depuis plusieurs années.
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Pour sa part, Lô Gourmo, vice-président de l’Union des forces de progrès (UFP), fait un rappel des textes affirmant que le décret du chef de l’Etat désignant les membres du bureau de la CENI «a été pris en violation grossière de la loi relative à l’institution de cette commission, qui en son article 6 indique: les membres proposés à la nomination par le président de la République sont choisis de manière consensuelle parmi les personnalités figurant sur une liste de 22 membres établie à partir des propositions de la majorité et de l’opposition, à raison de 11 membres proposés par chaque groupe politique».
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Ainsi, poursuit-il, «sur le plan de la légalité formelle et nonobstant toute autre considération, c’est l’Institution de l’opposition démocratique qui désigne ses représentants. Ce qui n’a pas été le cas en la circonstance, comme le dit son chef de file. Il y a donc un véritable hold-up de la part du pouvoir. C’est le premier acte officiel de la grève électorale qui se prépare et dont les conséquences incalculables sur la stabilité du pays seront de la seule responsabilité du chef de l’Etat».
La Mauritanie est à l’orée d’un agenda électoral chargé comportant des législatives, des régionales et des municipales en 2018, ainsi qu’une élection présidentielle en 2019.