Sahel: la France déterminée à poursuivre l'appui au G5 Sahel

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Le 28/08/2018 à 11h24, mis à jour le 28/08/2018 à 11h27

La France est déterminée à poursuivre l'appui au G5 Sahel, selon le président Emmanuel Macron, qui s'exprimait lundi devant la conférence annuelle destinée aux ambassadeurs. Une résolution et des propos qui ont du mal à dissiper les craintes nées de la grave situation sécuritaire dans la région.

Le président français, Emmanuel Macron, a réitéré la détermination de son pays à maintenir le soutien au G5 Sahel, lundi, en recevant les ambassadeurs de France, dans le cadre d’une cérémonie annuelle au cours de laquelle sont déclinées les grandes options stratégiques, diplomatiques, sécuritaires, économiques et commerciale du pays.

Devant une assistance attentive, le chef de l’Etat français a salué «la victoire de la force Barkhane, l’engagement de la force de l’ONU au Mali (MINUSMA), et celle du G5 Sahel que la France continue d’appuyer. Nous avons obtenu des victoires importantes ces derniers mois au Sahel. Cette action doit se poursuivre en complétant Barkhane et en soutenant le G5 Sahel, seule solution qui, dans la durée, permettra la sécurité de la région. Par ailleurs, nous devons accentuer notre coopération avec l’Algérie, mais aussi le Nigeria et le Cameroun, deux pays qui luttent contre Boko Haram. Jamais, nous ne parviendrons à relever les défis de sécurité sans l’Afrique».

La Force du G5 Sahel est une brigade de 5.000 hommes dont les éléments sont fournis par le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Elle est basée à Sevaré (Centre du Mali) et placée sous le commandement du général Hanana ould Sidi, un officier mauritanien qui vient de prendre ses fonctions.

Région vaste et pauvre, avec des Etats fragiles et des frontières poreuses, dont l’histoire est hantée par les putschs militaires et les rébellions, le Sahel reste encore en proie à une violence infernale provoquée par des groupuscules terroristes islamistes.

Cette insécurité, aux origines politiques et sociales, est désormais aggravée par des conflits communautaires en latence depuis plusieurs décennies, qui viennent se greffer aux actions liées à différentes formes de vendettas, au banditisme et trafics transfrontaliers. 

Le Mali, qui vient de réélire le président Ibrahima Boubacar Keita, est l’épicentre de ce qui ressemble dangereusement à un début de chaos, avec un accord de paix signé à Alger depuis plus de 3 ans, et resté lettre morte.

Pire, après la réélection d’IBK, certaines voix se font entendre sur les bords du fleuve Djoliba (le fleuve Niger) pour dire que l’application totale de l’accord de paix et de réconciliation «est une menace contre l’intégrité territoriale, avec de forts gros risques des remous graves sous forme d’effets dominos dans d’autres régions du pays».

Ce document dont l’application est une priorité pour la France, qui aurait soutenu la réélection d’IBK dans cette perspective, «porte des ingrédients de partition du Mali» accusent les pourfendeurs de l’action de l’ancienne puissance coloniale dans le Sahel.

Avec un Mali en proie à la violence, la stabilité dans la région n’est que pure illusion, compte tenu de la position centrale de ce pays.

Il faut ajouter à cette inquiétante donne sécuritaire au Nord et au Centre, les germes d’une crise postélectorale à Bamako, avec le refus du chef de file de l’opposition, Soumaila Cissé, d’accepter les résultats du deuxième tour du scrutin présidentiel organisé le 12 août dernier.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 28/08/2018 à 11h24, mis à jour le 28/08/2018 à 11h27