Hamid Chabar, l’ambassadeur du Maroc en Mauritanie, a été reçu en audience vendredi par le ministre mauritanien des Affaires étrangères et de la coopération, Ismaël ould Cheikh Sidya, selon une source officielle.
Au menu des entretiens entre le chef de la diplomatie mauritanienne et le diplomate marocain « les relations liant les deux pays frères et les questions d’intérêt commun » ajoute la même source, sans plus de précisions.
Toutefois, cette rencontre intervient dans un contexte d’amélioration progressive des relations bilatérales entre Nouakchott et Rabat depuis une année, grâce au retour des ambassadeurs respectifs dans les deux capitales.
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Depuis, on note un enchaînement d’importants efforts diplomatiques qui se sont matérialisés par des échanges de visites entre responsables gouvernementaux. Dans le sillage, de nombreuses initiatives visant le renforcement de la coopération économique inter états et au niveau du secteur privé, ont été également notés.
Temps fort de ce nouvel élan de déploiement de la diplomatie économique, Nouakchott a abrité un forum d’affaires mauritano-marocain débouchant sur d’importants résultats, en décembre 2018.
Par ailleurs, cette audience intervient dans un contexte géopolitique sous régional marqué par une tentative de relance des négociations, visant à lever les incompréhensions au sujet des provinces marocaines du Sahara, en impliquant tous les Etats, qui s’est matérialisée par l’organisation à Genève, d’une table ronde sous les auspices du Nations Unies (ONU).
La Mauritanie observe officiellement une attitude de neutralité vis-à-vis de la question, mais elle est intéressée par la solution qui conditionne l’avenir de l’intégration du Maghreb.
Sans établir un lien direct, on s’autorise également à noter que dans le timing, l’audience du vendredi 12 avril intervient quelques jours après la publication par un journaliste palestinien du média électronique « Rai-Al Youm » de propos du président mauritanien, Mohamed ould Abdel Aziz, au sujet du Sahara. Un discours sur le dossier qui empoisonne l’unité de la région depuis près de 45 ans. Un constat réaliste suivant lequel « l’occident, les Etats unis et l’Europe, ne veulent pas d’un Etat séparant géographiquement la Mauritanie et le Maroc ».
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Certes, Aziz ne s’exprimait pas à travers une interview formelle, mais plutôt dans une espèce de causerie autour d’un thé. Des circonstances dans lesquelles on peut se lâcher.
Cependant, le constat est lucide et révèle ce qui apparaît comme un secret de Polichinelle. Seule, l’Espagne, ancienne puissance coloniale, semble encore concéder un peu de crédit au projet chimérique du Polisario et de son mentor algérien, réclamant l’indépendance d’une partie d’un Etat souverain au moment ou l’Afrique cherche à tuer sa balkanisation, à travers des états croupions, par la création d’une vaste zone de libre échange continental (ZLEC).
Ces propos de Mohamed ould Abdel Aziz ont dû siffler dans les oreilles des dirigeants du mouvement séparatiste et de ceux qui tirent les ficelles du conflit à Alger, au moment ou le système fossilisé qui règne sur l’Algérie depuis plusieurs années fait face à la révolte d’un peuple qui a décidé de s'affranchir.