Mauritanie. Présidentielle: à J-45, toujours pas de consensus sur la commission électorale

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Le 08/05/2019 à 15h30, mis à jour le 08/05/2019 à 15h33

Le désaccord persiste entre le pouvoir et l'opposition mauritanienne au sujet de la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à 45 jours du scrutin présidentiel, prévu le 22 juin 2019.

Les différents protagonistes du processus électoral en Mauritanie n’arrivent pas à accorder leur violon au sujet de la composition de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), à quelques 45 jours du scrutin présidentiel, prévu en Mauritanie le 22 juin 2019, notent les observateurs.

La CENI, dont la mission consiste à veiller à la régularité du processus électoral grâce à un Comité directeur de onze membres et une représentation décentralisée dans toutes les circonscriptions, est en effet très critiquée dans sa composition par l'opposition. 

Dans sa configuration actuelle, les onze membres du Comité sont issus des rangs de la majorité et d’une opposition dite "modérée" dont ne se réclament aucune des personnalités de l'opposition ayant déposé un dossier de candidature auprès du Conseil constitutionnel pour le scrutin présidentiel du 22 juin 2019.

Dernièrement, un accord de principe portant sur l’intégration de trois personnalités représentant les candidats de l’opposition au sein du Comité directeur de l’institution chargée du déroulement des élections avait été trouvé.

Toutefois, sa mise en œuvre est contrariée par un obstacle de taille. En effet, les autorités gouvernementales, par la voix du ministre de l’Intérieur, Ahmedou ould Abdallah, exigent que la liste des noms de personnalités proposées par l’opposition pour intégrer le Comité directeur de la CENI, comporte une femme.

Face à cette situation de blocage, Salah ould Hanana, membre de la commission de l’opposition chargée de conduire les négociations avec le pouvoir se montre pessimiste «la position du gouvernement renvoie à une volonté délibérée du pouvoir d’organiser l’élection présidentielle du 22 juin 2019 de manière unilatérale, fermer la porte à toute possibilité d’alternance pacifique, en confisquant le processus électoral. Démarche qui est, en fait, une vieille habitude».

Au sein du staff de campagne de Mohamed ould Maouloud, candidat de la Coalition des Forces du Changement Démocratique (CFCD) «Changeons d’Ere», on pense que le gouvernement tente de diluer la situation, en traînant des pieds, jusqu’aux derniers moments avant le scrutin.

A ce jour, un total de 6 dossiers de candidature ont été déposés sur la table du Conseil constitutionnel dans la perspective du scrutin présidentiel du 22 juin 2019.

Il s'agit de ceux de Mohamed Cheikh Ahmed Ghazouani, candidat de la majorité, ancien ministre de la Défense et ex-chef d’état-major des armées, Biram Dah ould Abeid, candidat de la coalition Sawab/RAG, Sidi Mohamed ould Boubacar, candidat indépendant (soutenu par une partie de l’opposition dont notamment les islamistes de Tawassoul), Mohamed ould Maouloud, leader de l’Union des Forces de Progrès (UFP), candidat de la Coalition des Forces du Changement Démocratique (CFCD) «Changeons d’Ere», Mohamed Lemine El Mourtaji Al Wafi, candidat indépendant, et, enfin, Kane Hamidou Baba, candidat de la coalition «Vivre Ensemble» de la mouvance négro-africaine.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 08/05/2019 à 15h30, mis à jour le 08/05/2019 à 15h33