Les réunions hebdomadaires du gouvernement, qui se tiennent tous les jeudis en Mauritanie, sont marquées par une avalanche de nominations au sein de la haute administration depuis quelques mois, dans un contexte d’approche d’un scrutin présidentiel prévu le 22 juin prochain.
Ce phénomène attire l’attention de certains candidats, désireux de prendre la place du président Mohamed ould Abdel Aziz, non candidat à sa succession du fait de la limitation constitutionnelle des mandats, en empêchant une transmission du pouvoir au profit du candidat de la majorité.
A titre d’exemple, le conseil des ministres du jeudi 16 mai dernier a enregistré une profusion de promotions dans de nombreux départements ministériels et établissements publics: ministère de la Justice, ministère de l’Orientation islamique, ministère de l’Equipement et des transports, ministère de l’Environnement et du développement durable,…
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Ces mesures individuelles ont également touché des établissements publics. Cette tendance s’accentue dans une ambiance de fin règne.
Face à cette situation, Sidi Mohamed ould Boubacar, candidat indépendant, soutenu par une partie de l’opposition, notamment le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (RNRD/Tawassoul -islamiste), dénonce «des dizaines de nominations aux hautes fonctions de l’Etat, inopportunes et injustifiées», dans une déclaration rendue publique hier, samedi, par son service de communication.
«Ces dizaines de mesures individuelles prises à l’issue de chaque réunion du gouvernement depuis plusieurs semaines, ont pour objectif d’influencer le choix des électeurs au profit du candidat du régime et satisfaire des exigences électoralistes», peut-on-lire sur cette déclaration.
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Le candidat «du régime» est Mohamed Cheikh ould Mohamed Ahmed dit Ghazouani, ancien chef d’état-major et ex-ministre de la Défense.
La déclaration critique également «la composition partiale de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et l’utilisation abusive des moyens de l’Etat au profit du même candidat».