C’est désormais officiel, Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed El Ghazouani succèdera à Mohamed ould Abdel Aziz à la tête de la Mauritanie. Après la contestation par les candidats de l’opposition des résultats de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Conseil constitutionnel mauritanien a confirmé ce lundi 1er juillet la victoire du candidat de la majorité au pouvoir avec un score de 52% des suffrages exprimés. Du coup, El Ghazouani succèdera le 2 août prochain au président Mohamed ould Abdel Aziz qui vient de boucler deux mandats à la tête de la Mauritanie.
Qui est Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed el Ghazouani? Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed El Ghazouani, est né le 31 décembre 1956 à Boumdeid, une commune rurale située la région de l’Assaba (sud-est de la Mauritanie), de la tribu Ideiboussat. Il est issu d’une famille maraboutique de la tariqa Qadiriya. Raison pour laquelle les premières années de la vie de Ghazouani ont été marquée par une éducation religieuse dans la pure tradition soufie, marquée par une rigueur inflexible dans le respect des préceptes religieux, sous la conduite de son père, une grande figure de la «Qadiriya», de la branche «Ghiugviya Chadhiliya».
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S’il est issu d’une famille maraboutique, cela n’empêche pas les parents du jeune Ghazouani de l’inscrire à l’école moderne. Et à la fin de ses études secondaires, il embrasse la carrière militaire.
A l’instar de nombreux officiers supérieurs de l’armée mauritanienne, Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed El Ghazouani est passé par l’Académie militaire de Meknès au Maroc, dans la même promotion qu’un certain Mohamed ould Abdel Aziz, actuel président et ami de 40 ans du président nouvellement élu. Les deux hommes sont inséparables depuis plus de quatre décennies.
Une académie qui a formé de nombreuses générations d’officiers africains, mais aussi de chefs d’Etat africains.
D’ailleurs, l’homme entretient d’excellentes relations avec les hauts gradés de l’armée marocaine, notamment ceux en charge des volets sécuritaires. Il s’est rendu au Maroc fin 2018, quelques mois seulement avant de se porter candidat pour la présidentielle mauritanienne.
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Ce n’est pas pour rien que le Maroc est l’un des premiers pays au monde à le féliciter, bien avant que le Conseil constitutionnel ne confirme sa victoire.
Spécialiste du renseignement militaire, Ghazouani, titulaire d’un baccalauréat et d’une maitrise en administration et en science militaires, a gravi les échelons au sein de la grande muette pour finir au grade de général de division. Durant cette longue carrière militaire, il a occupé des postes stratégiques dont celui de Directeur général de la sûreté nationale, juste après le coup d’Etat de 2008 qui a porté Ould Abdel Aziz au pouvoir.
Promu général en 2009, il devient la même année chef d’état-major de l’armée mauritanienne, qu'il finira par révolutionner en faisant d’elle l’une des plus efficaces de la région sahélienne.
Il conserve ce poste jusqu’en octobre 2018, date de son départ à la retraite. Il est aussitôt nommé au poste de ministre de la Défense, à quelques mois de la présidentielle, en remplacement de l’actuel président du Conseil constitutionnel qui vient de valider sa victoire.
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Le 15 mars 2019, à un peu plus de 3 mois de la présidentielle, il démissionne du ministère de la Défense pour annoncer sa candidature à la présidentielle mauritanienne.
Soutenu par la majorité présidentielle et plusieurs petits partis et mouvements de soutien, Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed El Ghazouani a remporter la présidentielle avec un score de 52%.
Désormais à la tête de la Mauritanie, Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed el Ghazouani, âgé de 63 ans, a, avant son élection à la magistrature suprême mauritanienne, participé, aux côtés de Mohamed ould Abdel Aziz, aux deux derniers coups d‘Etat que la Mauritanie a connus. Celui de 2005 ayant renversé l’ancien président Maaouiya ould Sidi Ahmed ould Taya et celui de 2008 contre le seul président jusqu’alors démocratiquement élu de la Mauritanie, Sidi ould Cheikh Abdallahi.
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Il aura la lourde tâche de se démarquer de son prédécesseur. Il avait donné quelques signes allant dans ce sens lors de son discours de candidature en soulignant sa volonté, en cas de victoire, de gouverner autrement. Aura-t-il les coudées franches pour ce faire? La corruption, la gabegie et le clientélisme érigés en règle par son prédécesseur seront en tout cas difficiles à éliminer au sein d’une société dont les inégalités n’ont jamais été aussi criantes.
Le vote des Mauritaniens devrait certainement ouvrir les yeux au nouveau président qui saura bien analyser les résultats (contestés) des urnes...
Mohamed Cheikh Mohamed Ahmed el Ghazouani est arié à un médecin, le nouveau président est père de 5 enfants.
