Mauritanie: des mesures radicales pour le redressement du secteur de la santé

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Le 16/11/2019 à 12h13, mis à jour le 16/11/2019 à 12h13

Face à un système de santé à l’agonie, les autorités mauritaniennes ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Le ministère de la Santé vient de sévir avec fermeté contre ceux qui ne respectent pas la réglementation, avec à la clé la fermeture de cliniques, de pharmacies, etc.

Le secteur de la santé en Mauritanie souffre de plusieurs maux: plateau médical vétuste, déficit en ressources humaines et problème de formation continue, personnel mal payé, démotivé et démoralisé, absence de conscience professionnelle, absentéisme, affairisme effréné, prolifération de cliniques et pharmacies en marge de la réglementation du fait du non-respect des cahiers des charges, présence massive de médicaments contrefaits, etc.

Une triste réalité que semble avoir parfaitement compris le nouveau gouvernement mauritanien.

Le système sanitaire en Mauritanie est à l’agonie depuis plusieurs années, selon l’avis concordant de nombreux observateurs.

Pour faire face à cette situation, le gouvernement met actuellement en œuvre une série de mesures pour réhabiliter le système sanitaire et «assurer le fonctionnement régulier des services de santé», selon un communiqué du ministère de la Santé.

Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un plan détaillé «visant à rétablir la confiance et rapprocher les services de santé de la population. Il s’agit d’une application rigoureuse de la règlementation dans le secteur pour mettre fin au désordre qui dénature les pratiques médicales, une amélioration de la qualité de la médecine et la responsabilisation du personnel des services de santé dans les cas de décès».

La nouvelle feuille de route sanitaire est le fruit d’une large concertation avec tous les segments du service public de santé, ajoute le communiqué du ministère.

Par ailleurs le document signale que «les procédures entreprises par le département de la Santé sont globales. Elles ont commencé par la vérification et la recherche des causes réelles de décès dans les structures publiques et privées sur l’ensemble du territoire national».

La finalité de la démarche est de «protéger la santé des citoyens conformément aux devoirs religieux, légaux et moraux» de l’Etat.

Des cliniques et pharmacies, évoluant en marge de la réglementation, ont été fermées au cours des dernières semaines.

Le profil épidémiologique de la Mauritanie «est encore marqué par la prédominance des maladies infectieuses et parasitaires, quoique les maladies non transmissibles, en particulier les pathologies cardiovasculaires et le diabète, aient pris de l’ampleur au point de devenir un problème de santé publique préoccupant», constatait une étude sur la situation sanitaire réalisée il y a quelques années.

Dans ce contexte, «les 10 premières causes de consultations sont celle d’un pays en développement dans un environnement tropical, avec une prédominance écrasante des maladies transmissibles.

L’annuaire statistique de santé pour 2015 note dans l’ordre décroissant: les infections respiratoires aiguës (29,94% de l’ensemble des consultations), le paludisme (16,13%), la diarrhée simple (13,23, les plaies (4,99%), les conjonctivites (4,82%), les otites (4,16%), les diarrhées sanglantes (4,05%) et l’hypertension (3,22%)».

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 16/11/2019 à 12h13, mis à jour le 16/11/2019 à 12h13