On assiste désormais à un conflit ouvert relatif à la référence de l’Union pour la république (UPR), principal parti de la majorité. Après la conférence de presse de Mohamed Ould Abdel Aziz, beaucoup de personnes ont tenu à régir, aussi bien sur le fonds que sur la forme.
Son étalage impudique du linge sale de la famille de l'UPR sur la place publique a été abondamment commenté à travers les réseaux sociaux. Une avalanche de réactions presque toutes défavorables comme si les internautes mauritaniens avaient des comptes à régler avec l’ancien président, dont la compilation dégage l’image d’un véritable lynchage.
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Une des toutes premières banderilles est venue d’un ancien fidèle, maître Sidi Mohamed ould Maham, président de l’UPR sous le règne Aziz, ex-ministre porte-parole du gouvernement, qui s’est fendu d’un tweet assassin «le frère Mohamed ould Abdel Aziz est mal placé pour parler de la question de la légalité, après avoir mis sous le boisseau toutes les instances de l’UPR, pour les remplacer par un comité de gestion dont il est le seul a avoir choisi les membres, au mépris des statuts du parti et des lois de la République».
Fustigeant le refus de Mohamed de répondre à une question posée par un journaliste francophone, au prétexte qu’il s’adresse au «peuple mauritanien» le Pr Lô Gourmo, vice-président de l’Union des Forces deProgrès (UFP-opposition) écrit : «on voit mieux le décalage dont parlait le président Ghazouani, à propos de ses rapports actuels avec Mohamed ould Abdel Aziz. Au moins sur la forme, la brutalité et l’arrogance démesurée de l’un, face à la politesse de l’autre. Le refus purement raciste de parler à un journaliste négro-africain francophone au nom d’une conception ethnocentriste de la parole publique de l’un, et la tendance systématique à se faire traduire en français et même à s’exprimer sans complexe dans cette langue, enseignée et pratiquée dans l’administration publique, par l’autre, témoigne de ce décalage apparent».
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Nana mint Mohamed Laghdaf, députée du Rassemblement des forces démocratiques (RFD), raille la sortie médiatique au sujet de la fortune, de la gestion de l’UPR pendant le règne, le refus de parler français, assimilée à celle « d’un type qui demeurera éternellement un bluffeur. Mais là, c’est trop gros, car il prend les Mauritaniens pour des amnésiques et même des imbéciles».
Mohamed Lemine constate que «Mohamed ould Abdel Aziz s’est adressé exclusivement aux maures hier soir. Au moins, Bodiel (ould Houeid/un allié présent) aurait pu traduire en wolof, s’il s’adressait à tous les Mauritaniens».
Dahane Ethmane, semble plutôt le choix du vecteur du message de l’ancien président en se demandant « finalement dans quelle langue il faut s’adresser à la nation mauritanienne ? ».
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Pour Souleye Niang «Mr ould Abdel Aziz et ses semblables ont été et esteront, les véritables catalyseurs du délitement de notre vivre ensemble».
Avec un statut d’ex président de la République, l’homme aurait pu se mettre dans une posture de réserve et revêtir le grand boubou du rassembleur, dans les moments de crise et d’incertitude.
Mais «l’incident» du refus de répondre au journaliste francophone jeudi soir «montre clairement qu’Aziz a décidé de jouer la carte visant à séduire les partisans d’une Mauritanie exclusivement arabe», se désole un dernier internaute.