Mauritanie: l'Observateur du Civisme et des Libertés juge les premiers pas de la gouvernance Ghazouani

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Le 06/01/2020 à 16h25, mis à jour le 07/01/2020 à 16h12

L’Observateur du civisme et des libertés (OCL) estime que les premières décisions politiques du président Mohamed ould Cheikh El Ghazouani sont positives. Il salue particulièrement les rencontres et consultations politiques initiées par le président avec les dirigeants de l'opposition.

Mohamed ould Cheikh El Ghazouani est arrivé aux commandes de la Mauritanie le 1er août 2019, prenant le relais de son compagnon et ami de 40 ans, Mohamed ould Abdel Aziz, dans un contexte de vive tension politique suite à une élection présidentielle débouchant sur des résultats contestés par l’opposition, en plus des dénonciations «de pillage des ressources nationales» depuis plusieurs années.

En engageant rapidement des rencontres et consultations avec les acteurs de la majorité et de l’opposition, le nouveau chef de l’Etat a ainsi brisé la glace de la barrière psychologique qui plombait toutes les possibilités de dialogue en Mauritanie en ne laissant la place qu’au rapport de force et à la répression.

Ainsi, l’Observateur du civisme et des libertés (OCL), une organisation fondée récemment, réunissant cadres ac et acteurs de la diaspora, juge positifs les premiers pas de la gouvernance Ghazouani, à travers un communiqué rendu public ce lundi.

La déclaration plaide en faveur «de la préservation du climat de sérénité qui imprègne progressivement le corps social et les institutions du pays, qui constitue un bien précieux, un élément indispensable à la construction d’une nouvelle solidarité entre les citoyens et ceux qui ont la charge de conduire le destin du pays».

Parmi les premiers actes positifs de la gouvernance Ghazouani, la déclaration de l’OCL note «la publication des rapports de la Cour des comptes sur la période 2007/2017, l’initiative d’un groupe de députés visant la mise sur pied d’une commission d’enquête parlementaire sur la gestion du pays au cours des 10 dernières années… Autant d’indices d’une prise de conscience et d’une évolution vers une gestion plus saine des affaires publiques».

Les rapports de la Cour des comptes pendant la période couverte par les investigations ont révélé de multiples irrégularités, de nombreux cas de détournements et prévarication, selon plusieurs sources concordantes.

La commission d’enquête parlementaire évoquée dans la déclaration de l’OCL émane d’une trentaine de députés de l’opposition, mais elle ne semble pas déranger la majorité ayant soutenu le pouvoir de Mohamed ould Abdel Aziz depuis le coup d’Etat du 6 août 2008.

Une dizaine de dossiers seraient dans le collimateur des élus de l’opposition, notamment les conditions de réalisation du nouvel aéroport international de Nouakchott, la cession du terminal à conteneurs du port de Nouakchott, le contrat de pêche avec la société chinoise «POLY HONDONG», la liquidation de la Société nationale d’import/export (SONIMEX) et de l’Entreprise nationale pour l’entretien routier (ENER),..

L’Observateur du civisme et des libertés (OCL) en Mauritanie a pour président d’honneur, Ahmedou ould Abdallah, ancien Secrétaire général adjoint de l’Organisation des Nations Unies (ONU), ex-ministre des Affaires étrangères. Il est placé sous la présidence effective du Dr Abdallahi ould Mounir, professeur de mathématiques dans les universités françaises.

Reste qu'il est encore prématuré de juger le travail accompli par le président en si peu de temps, surtout quand on se remémore des premiers pas de son prédécesseurs Mohamed ould Abdel Aziz avec sa prière à Kaédi, sa prétendue lutte contre la gabegie, sa volonté d'être le "président des pauvres",... autant de slogans dont il a mis en oeuvre tout le contraire.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 06/01/2020 à 16h25, mis à jour le 07/01/2020 à 16h12