Mauritanie: un collectif de l’opposition appelle à des mesures urgentes pour remédier au calvaire de la population

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Le 28/05/2020 à 10h40, mis à jour le 28/05/2020 à 16h08

Six partis politiques de l'opposition viennent de rendre publique une déclaration commune appelant le pouvoir à trouver des solutions rapides aux problèmes auxquels sont confrontés les Mauritaniens. Ils dénoncent aussi le maintien de l'ancien système de gabegie dans les rouages de l'Etat. Extraits.

Dix mois après l’arrivée aux commandes de Mohamed Cheikh El Ghazouani, successeur de son ami de longue date, l'ex-président Mohamed ould Abdel Aziz, l’espoir de changement semble progressivement céder le pas à une certaine déception.

En effet, la perception d’une importante catégorie de l’opinion mauritanienne est celle d’un pays qui fait du surplace dans de nombreux domaines (en ce qui concerne l'unité nationale, mais aussi l'activité économique et les questions de société).

C’est dans cette lignée que s’inscrit une déclaration publiée par un collectif formé de six partis de l’opposition, qui appellent «à une solution rapide des multiples problèmes auxquels sont confrontées» les communautés du pays.

Signée par l’Alliance populaire progressiste (APP), le Rassemblement national pour la réforme et le développement (RNRD/TAWASSOUL), le Rassemblement des forces démocratiques (RFD), l’Union des forces de progrès (UFP), du parti SAWAB, et de l'Union pour l’alternance démocratique (UNAD), ce document réitère toutefois l'engagement républicain de ces partis à soutenir les réformes engagées par Mohamed El Ghazouani.

Ce sont des réformes qui vont dans le sens du redressement économique et social de la Mauritanie, après une décennie de gabegie et de pillages des ressources nationales, selon ce document, dans lequel ces partis de l'opposition indiquent quels sont exactement les problèmes auxquels sont confrontés les Mauritaniens, alors qu'une solution à trouver à ceux-ci est, selon eux, de l’ordre de l’urgence absolue.

Ces problèmes, concrets, sont énumérés dans cette déclaration commune, et portent sur «la soif qui sévit actuellement dans les campagnes, les villages et villes. (...). Le sort des éleveurs, qui rencontrent de grandes difficultés, dans un désordre et une anarchie indescriptibles, pour obtenir, en quantités suffisantes, des aliments de bétail. Le feuilleton continu des nominations à caractère exclusif dans l’administration, au détriment de la cohésion nationale, de l’équité et de la compétence. La pénurie de médicaments, essentiels pour les maladies chroniques. Tous constituent des faits contraires à l’image d’une rupture avec le système d’une décennie de mal-gouvernance, perdue pour le développement du pays». 

Cette déclaration de l’opposition fait également référence «à la pandémie du coronavirus (Covid-19), qui commence malheureusement à prendre de l’ampleur, accentuant les problèmes du pays».

Les leaders politiques signataires de ce document dénoncent enfin «le maintien des personnalités, symboles de la gabegie dans les rouages de l’Etat», tout en appuyant de nouveau leur soutien à la commission d’enquête parlementaire, chargée d'élucider les circonstances de plusieurs affaires ayant défrayé la chronique pendant la décennie des deux mandats successifs de Mohamed ould Abdel Aziz, prédécesseur de Mohamed Cheikh El Ghazouani. 

Ce document a été rendu public au moment même où cette commission d’enquête parlementaire fait actuellement l’objet de nombreuses critiques, que ce collectif de l'opposition a qualifiées «de pernicieuses». Il s'agit, selon eux, de prêter aux proches de l’ancien président une volonté de discréditer le travail de cette commission parlementaire. 

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 28/05/2020 à 10h40, mis à jour le 28/05/2020 à 16h08