Cette tendance irréversible à la rupture est attestée par plusieurs discours, signaux et faits, enregistrés ces dernières semaines.
La tension est vive entre Ghazouani et Aziz, au point d’avoir amené le président tchadien, Idriss Deby, qui a passé une nuit supplémentaire à Nouakchott, après le sommet des chefs d’Etats du G5 Sahel, organisé mardi, à plaider la cause de l’ancien chef de l’Etat, auprès du nouveau locataire du palais de la République de Nouakchott.
Que le président Deby ait prolongé son séjour de quelques heures dans la capitale mauritanienne est un fait.
Cependant, les rumeurs faisant état «d’une éventuelle médiation entre le président Ghazouani et son prédécesseur, ne paraissent pas crédibles», aux yeux de cet analyste politique mauritanien, préférant garder l’anonymat.
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Son argumentaire tient à la nature des divergences entre les deux hommes «qui n’ont rien de politique, et qui sont purement personnelles. En plus, dans ce cas de figure, même si une médiation avait été déclenchée, elle ne pouvait être qu’officieuse et menée dans la plus grande discrétion pour avoir un minimum de chances de réussite».
En attendant, les mesures «hostiles» visant Mohamed Abdel Aziz et d’autres personnes de son entourage se multiplient.
Ainsi, son chauffeur personnel a été arrêté, placé en garde à vue et devrait être déféré au parquet dans les prochaines heures «pour avoir violé l’interdiction des déplacements entre les différentes régions pays», imposée dans le but de contenir la propagation de la pandémie du coronavirus (Covid-19).
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En fait, les nouvelles autorités reprochent au chauffeur d’avoir conduit Seydina Ali Ould Mohamed Khouna, ancien ministre, et l’un des rares hommes du sérail resté fidèle à l’ancien homme fort de Nouakchott, à Benichaab, localité dans laquelle Aziz dispose d’un ranch, qui lui sert de résidence depuis le confinement imposé dans le cadre des mesures sanitaires.
L’épisode de l’arrestation de cet employé à provoqué une vive réaction de Badr Ould Abdel Aziz, fils aîné de l’ancien chef d’Etat «dénonçant la multiplication des actes de persécution du nouveau régime» contre son père et ses proches.
Dans le même temps, la presse locale annonçait mercredi soir, l’intérêt de la Commission d’enquête parlementaire (CEP), formée depuis plusieurs mois pour fouiner dans la gouvernance Aziz sur une décennie, pour un financement de 400 millions d’anciennes ouguiya, soit un peu plus d’un million de dollars, de la fondation de la Société nationale industrielle et minière (Fondation/SNIM) «pour la réalisation d'une vaste réserve d’eau et d'une clôture en grillage dans une ferme située à Tweila» (70 kilomètres au nord de Nouakchott).
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Cette annonce intervient quelques jours après la visite dans la même ferme de Tweila, d’agents d’une compagnie de téléphonie mobile, fortement encadrés par les éléments des forces de sécurité, qui ont démonté toutes les installations permettant au maître des lieux de bénéficier d'un confort maximal d’écoute sur le réseau téléphonique.
Pendant ce temps, des députés issus de la majorité agitent la menace de mise en place d’une Haute Cour de Justice (HCJ), compétente pour juger le président de la République, dans les cas de haute trahison, infraction qui n’a pas été définie par la loi, et les membres du gouvernement, pour des crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions.
Que dire encore de cette sortie de maître Sidi Mohamed Ould Maham, ancien président de l’Union pour la République (UPR), principal parti de la majorité, ex-ministre, qui vient ajouter une couche au tableau, en invitant la justice mauritanienne à s’inspirer du cas algérien, suite à la condamnation de plusieurs hauts dignitaires du régime Bouteflika, reconnus coupables «de corruption».
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Toute cette agitation est notée au moment la Commission parlementaire (CEP) prépare activement l’audition de Mohamed Ould Aziz sur la gestion du foncier dans la capitale, les marchés de l’énergie, diverses formes de concession touchant de grandes institutions publiques, le contrat de pêche avec la société chinoise Poly Hondong Fisheries……..
Faut-il alors s’émouvoir de la multiplication des déboires de l’ancien homme fort de Nouakchott?
Les réponses à cette interrogation sont forcément divergentes, suivant la sensibilité personnelle et l’affiliation politique de chacun.