Le sort de Mohamed Cheikh Ould M’Kheitir, le blogueur condamné à mort en janvier 2014 par une cour criminelle, dont la peine été ramenée à deux ans de prison ferme par la cour d’appel de Nouadhibou (Nord) jeudi dernier, reste incertain. Plusieurs thèses contradictoires s'opposent quant au lieu où il se trouve.
Les premières rumeurs, provenant de sources non identifiées et invérifiables, prétendent que le jeune homme a été placé dans une caserne de gendarmerie «pour assurer sa sécurité» et préserver sa vie contre les menaces d’une foule surexcitée. Mais d’autres milieux affirment qu'il a été exfiltré hors du territoire national sous bonne escorte. Une thèse qui a pour effet d'irriter une opinion islamiste favorable à son exécution.
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Cette version a été démentie par Mohamed Ould Bah, un conseiller du président de la République, qui écrit sur sa page facebook que «l’auteur des propos blasphématoires ne quittera pas la prison tant que la Cour suprême n’aura pas tranché au sujet de l’appel interjeté par le parquet».
Interrogée par Le360 Afrique sur le sort de son client, maître Fatimata M’Baye, avocate de la défense, déclare «n’avoir aucune idée de l’endroit où se trouve Mohamed Cheikh Ould M’Kheitir. Je l’ai vu pour la dernière fois jeudi après-midi, au moment du verdict de la cour d’appel de Nouadhibou. Nous avons tenté de lui rendre visite, mais l’autorisation nous a été refusée par les autorités pénitentiaires».
Toutefois, maître M’Baye précise qu’en droit, «son client ne peut plus être détenu, car la peine prononcée par la cour d’appel de Nouadhibou a expiré, et le pourvoi formulé par le parquet n’est pas un mandat de justice. Une éventuelle détention relèverait d’une séquestration pure et simple».
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Pour sa part, Ahmed Ould Cheikh, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Calame, se réfère à «des sources dignes de foi» pour poster sur sa page Facebook que «Mohamed Ould se trouve à Dakar». De Nouakchott, la sœur du jeune blogueur aurait eu une conversation téléphonique avec l’ex-condamné à mort.