Mauritanie. Covid-19: mouvement de grève dans la mine d'or du canadien Kinross

La mine de Tasiast, en Mauritanie.

La mine de Tasiast, en Mauritanie.. DR

Le 05/05/2020 à 17h51, mis à jour le 05/05/2020 à 18h39

Confinés sur le site d'exploitation pour cause de pandémie de coronavirus, les salariés de la mine aurifère de Tasiast, filiale du canadien Kinross, sont en grève. Ils dénoncent leurs conditions de travail.

Suite au préavis déposé auprès de la direction le 18 avril dernier, les travailleurs de Tasiast Mauritanie Limited (TML-SA), une filiale de la société aurifère canadienne Kinross, exploitant un site du même nom dans la région de l’Inchiri (au nord de Nouakchott), sont en grève depuis ce mardi 5 mai, minuit.

Ce mouvement «est largement suivi et paralyse l’essentiel des activités de l’entreprise», explique Abdallahi ould Mohamed, dit Nah, secrétaire général de la Confédération générale des travailleurs de Mauritanie (CGTM), une des plus importantes centrales syndicales du pays.

Les employés en grève réclament «un bonus et une compensation à leur confinement» sur site.

En effet, dans le cadre de la réorganisation en période de pandémie de coronavirus (Covid-19), les employés sur le site minier travaillent 7 jours sur 7 sans compensation. L’entreprise leur a proposé un montant dérisoire de 8.000 MRU (soit 200 euros). Un montant jugé trop faible par le syndicat, au regard d'horaires de travail allongés.

«Ces employés travaillent pendant 12 heures, en violation des dispositions du Code du travail (CT) et des conventions internationales, mais sur la base d’une dérogation illégale accordée à l’entreprise par le gouvernement sous le règne de l'ancien président Mohamed ould Abdel Aziz», ajoute le responsable syndical.

Dans la journée, l’inspecteur du travail, agissant au nom du gouvernement, a transmis un courrier aux délégués du personnel, leur demandant l’arrêt du mouvement «pour circonstances exceptionnelles liées à la pandémie du coronavirus (Covid-19)».

Mais ces derniers sont décidés à poursuivre la grève, estimant que Kinross est l’une des rares entreprises au monde à tirer profit de la tourmente générée par la pandémie du coronavirus (COVID-19) à l’origine d’une flambée des cours internationaux de l’or.

L'once d'or s'échange actuellement à plus de 1.700 dollars l'once. C'est l'un des métaux qui a le plus bénéficié de la pandémie du coronavirus et de la chute du cours du baril de pétrole.

Par Cheikh Sidya (Nouakchott, correspondance)
Le 05/05/2020 à 17h51, mis à jour le 05/05/2020 à 18h39