Vidéo. Mauritanie: c'est la déprime chez les vendeurs de biens de deuxième main importés

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Le 23/01/2021 à 08h48, mis à jour le 23/01/2021 à 17h02

VidéoLes vendeurs de marchandises d'occasion importées d'Europe ou des Etats-Unis sont dans une déprime exceptionnelle. Les ventes de ces biens ont chuté de manière inquiétante dans le sillage de la crise sanitaire du Covid-19, dont l'impact économique se fait ressentir sur les clients.

C'est une tendance africaine: la revente de produits d'occasion usagés ayant vécu en Occident, depuis plusieurs dizaines d’années. Du matériel usagé, de bonne qualité, à des prix à la portée de toutes les bourses, ou presque. 

Ces magasins, appelés «arrivage» en Mauritanie, étalent leurs rayons en plusieurs endroits de Nouakchott, la capitale mauritanienne, par exemple. On y retrouve des vélos, du matériel électroménager, des meubles, des valises, des sacs de voyage, des jouets pour enfants… Tout cela est venu d’Europe et des Etats-Unis.

Ce marché très particulier a été fortement impacté par la pandémie du coronavirus, comme en témoignent les revendeurs mauritaniens. Il faut dire que dans toute l'Afrique de l'Ouest, les consommateurs africains ont été rapidement séduits en découvrant ces gadgets importés, dans un environnement où la pauvreté est largement partagée.

Cette situation qui a inspiré à des émigrés, établis en Europe, voire aux Etats-Unis, ayant une flamme de businessman, l’idée géniale de déverser sur les marchés des villes telles Nouakchott, Dakar, Bamako… 

Omar Maréga, opérateur dans la filière depuis plusieurs années, énumère les objets vendus dans sa boutique: des téléviseurs, des fours micro-ondes, des réfrigérateurs, des ustensiles de cuisine. 

Des Marchandises importées de seconde main depuis la Hollande. Evoquant le contexte actuel de la pandémie, il dit que «les choses sont devenues difficiles depuis quelques mois». Les clients sont de plus en plus rares, car à cause de l’impact de la pandémie du coronavirus, l’arrivée des conteneurs est plus espacée. Cependant, ce marchand garde foi en l’avenir, et a l’espoir que les choses changent au cours des prochains mois.

Cheikh Diaby Bathily, vendeur à Nouakchott lui aussi, importe sa marchandise de France et d’Italie. Au départ, il vendait des produits cosmétiques et divers autres objets. Cet élan a été nettement brisé par la pandémie du coronavirus (Covid-19). Faisant preuve de résilience, il a alors eu l’idée de faire venir des vélos, auxquels ont recours de nombreux usagers, pour éviter désormais de prendre les transports en commun, des taxis collectifs surchargés, dans un contexte de recommandation d'une distanciation sociale.

Salah Bilal, lui aussi vendeur de ces «arrivages» d'Occident, affirme être resté plusieurs jours sans rien vendre, à cause de la pandémie du coronavirus.

Ses potentiels clients offrent des prix en dessous de ce qu'il leur propose, et se révèlent incapables de régler la facture, même selon un échéancier échelonné. Un contexte de profonde déprime, aggravé par le maintien au même niveau des taxes douanières habituelles.

Par Amadou Seck (Nouakchott, correspondance)
Le 23/01/2021 à 08h48, mis à jour le 23/01/2021 à 17h02