Sénégal: Doing business, pour la première fois sous la barre des 150

Dakar, la capitale du Sénégal.

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Le 26/10/2016 à 08h45, mis à jour le 26/10/2016 à 13h10

Le Sénégal, qui confirme ses bonnes performances de l’année précédente et passe, pour la première fois, sous la barre des 150 mondiaux dans ce classement de Doing business 2017. Globalement, des progrès considérables ont été enregistrés dans l’essentiel des économies africaines.

Selon le rapport Doing Business 2017 du Groupe de la Banque mondiale, publié ce mardi 25 octobre 2016, un nombre record de réformes visant à améliorer le climat des affaires pour les entrepreneurs ont été adoptées par les économies d’Afrique sub-saharienne l’année dernière.

Derrière les éternels bons élèves du continent à savoir l’Ile Maurice (49e rang mondial), le Rwanda (56e mondial), le Botswana (71e) et l’Afrique du Sud (74e), le Sénégal fait partie des pays ayant enregistré plus de progrès sur le continent, passant sous la barre des 150 dans le classement mondial Doing Business 2017.

En effet, le Sénégal se classe cette année à la 147e position sur 190 économies (par rapport aux 189 économies l’année passée, suite à l’inclusion de la Somalie dans le classement mondial). Cette amélioration est rendue possible notamment par une évolution de la méthodologie, qui prend en compte d’avantages de pratiques administratives et réglementaires, ainsi qu’au travers des 4 réformes mises en œuvre au cours de l’année passée.

Ces réformes incluent notamment :

- Facilitation de l’enregistrement des titres de propriété plus facile, grâce à une augmentation de la transparence du registre et du cadastre.

- Amélioration de l'accès à l'information sur le crédit avec l’opérationnalisation d’un nouveau bureau de crédit.

- Réduction des coûts relatifs au paiement des impôts avec la réduction du plafond maximal de l'impôt sur le revenu des sociétés et de la mise en œuvre des systèmes de comptabilité et de gestion administrative plus efficaces.

- Amélioration des procédures collectives d’apurement du passif facilitée par l'introduction d'une nouvelle procédure de conciliation pour les entreprises en difficultés financières et une procédure de règlement préventif simplifié pour les petites entreprises.

Au niveau de la “distance à la frontière”, le Sénégal améliore son score en passant de 49.85 à 50.68. Cela signifie que le Sénégal a amélioré son climat des affaires par rapport aux meilleures pratiques mondiales, appelées «frontière réglementaire».

Ce rapport intitulé «Egalité des chances pour tous» constate que 37 économies de la région ont adopté 80 réformes au total l’année dernière, soit une augmentation de 14% par rapport à l’année précédente. La moitié de ces réformes ont été mises en œuvre par les 17 pays de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), précise un communiqué de la Banque mondiale.

Le gros de ces réformes concerne l’indicateur règlement de solvabilité (18) suivi par l’indicateur création d’entreprises (15 réformes). Le Nigeria, le Rwanda et l’Afrique du Sud se sont illustrés dans la catégorie création d’entreprise en introduisant ou en améliorant un portail en ligne, tandis que le Cameroun s’est distingué par l’introduction d’une nouvelle procédure de conciliation pour les entreprises en difficultés.

Par ailleurs, 7 pays du continent (dont le Niger et la Mauritanie) ont adopté des réformes facilitant le commerce transfrontalier. De manière globale, note le communiqué de la Banque mondiale, les données de Doing Business constatent «des améliorations continues à mesure que les gouvernements poursuivent leurs programmes de réformes». Un exemple qui illustre cette avancée : il faut maintenant une moyenne de 27 jours pour créer une entreprise en Afrique sub-saharienne, contre 37 jours il y a cinq ans.

«Bien qu’il reste encore beaucoup à faire dans la région pour la rendre plus favorable aux entreprises, on constate des améliorations constantes dans plusieurs économies de la région» a déclaré Rita Ramalho, Manager du projet Doing Business. «C’est très encourageant, à la fois pour les entrepreneurs locaux et pour le monde des affaires dans son ensemble, de voir l’Afrique sub-saharienne adopter un nombre record de réformes».

Par Ibrahima Diallo (Dakar, correspondance)
Le 26/10/2016 à 08h45, mis à jour le 26/10/2016 à 13h10