La nouvelle compagnie nationale, Air Sénégal, va reprendre, le 1er février 2019, sa ligne Paris-Dakar dont l’exploitation était, jusqu’ici, assurée par Corsair. Une notification a été envoyée à la société française par l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim). Ce changement qui porte un coup dur à Corsair pourrait donner une bouffée d’oxygène à Air Sénégal qui, depuis son inauguration, traverse une zone de turbulence.
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«La nouvelle compagnie nationale sénégalaise souhaite exploiter la ligne à compter du 1er février 2019». La direction de l’aviation civile sénégalaise a clairement notifié à Corsair, en charge de l’exploitation de la ligne Paris-Dakar, que son autorisation prend fin le 31 janvier 2019. Cette nouvelle qui tombe comme un coup de massue sur la tête des dirigeants de cette compagnie française ne devait pourtant pas être une surprise pour ces derniers. En effet, depuis l’inauguration du nouvel Aéroport international Blaise Diagne (Aibd), le 8 décembre 2017, les autorités sénégalaises insistent sur la mise en place d’une compagnie nationale forte et opérationnelle.
300 000 nouveaux passagers par an
Tous les vols dont dispose la France sur la ligne Paris-Dakar sont détenus par Air France. Avec la mise en place d’Air Sénégal, le pays de la Teranga va naturellement reprendre ses fréquences qui, depuis la disparition de Sénégal Airlines, il y a 3 ans, étaient rétrocédées à Corsair.
Vue l’importance du trafic sur cette axe, le reprise de la ligne Paris-Dakar pourrait apporter un bol d’air à la nouvelle compagnie nationale sénégalais. En effet, plus de 300 000 passagers empruntent cette ligne, chaque année, et 45% de ces vols étaient assurés par Corsair qui est une filiale du Groupe TUI, une multinationale allemande.
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C’est, semble-t-il, ce qui explique la réaction de la direction de cette compagnie française, à l’annonce de cette nouvelle. «Corsair aurait souhaité bénéficier d’une période de transition de quelques mois et faire une communication appropriée à la rentrée dans l’intérêt de la clientèle des deux compagnies», on-t-ils affirmé. Ils disent, toutefois, «respecter et accepter la décision de l’Anacim» et que «Corsair continuera d’opérer ses vols sur la ligne Paris-Dakar, à raison de 7 vols hebdomadaires, jusqu’au 31 janvier 2019».
Pour leur part, les autorités sénégalaises ont remercié Corsair, dans leur correspondance, «pour son engagement depuis l’ouverture de la ligne en vols directs en 2012, ainsi que pour son esprit de coopération pendant toutes ces années». Malgré ces remerciements, ce divorce à l’amiable a un goût amer chez les dirigeants de la compagnie française. Selon eux, «les pouvoirs publics ont pu mesurer la hausse du trafic et la baisse des prix induites par l’offre Corsair». Ils ont également insisté sur le fait que leurs clients habituels puissent à l’avenir «continuer à bénéficier d’un produit optimum en terme de rapport qualité/prix».
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