Sénégal: Reporters sans frontières et Amnesty International exigent la libération du journaliste Adama Gaye

Adama Gaye

Adama Gaye. DR

Le 30/07/2019 à 16h33, mis à jour le 30/07/2019 à 16h34

Reporters sans frontières et Amnesty International ont réagi à l’arrestation du journaliste et consultant ce lundi. La Division des investigations criminelles brandit l’Article 256 du code pénal et lui reproche «la diffusion des écrits contraires aux bonnes mœurs et d’offense au chef de de l'Etat".

Le journaliste et consultant sénégalais, Adama Gaye entame sa deuxième journée à la Division des investigations criminelles. Il a été arrêté, le lundi 29 juillet 2019, puis placé sous mandat de dépôt ce mardi 30 juillet.

Ce journaliste, très critique à l’égard de la politique de Macky Sall, est détenu pour des délits «d’écritures contraires aux bonnes mœurs» et «offense au chef de l’Etat». Mais cette justification est mal appréciée par Reporters sans frontières et Amnesty International et la plupart des organisations de défense des droits de l’Homme.

Son arrestation, rapportée par les médias locaux et la BBC, a été relayée par l’organisation de défense des droits de l’Homme, Amnesty International Sénégal. Selon son directeur exécutif, Seydi Gassama, qui regrette le fait que des personnes soient mises aux arrêts pour «offense au chef de l’Etat», ce genre de délit doit être enlevé du code pénal sénégalais.

«Adama Gaye, comme toutes les personnes qui malheureusement continuent à être envoyées en prison pour des délits tels que l’offense au chef de l’Etat. Toutes ces personnes ne devraient plus aujourd’hui, entrer en prison», a martelé Seydi Gassama. «Nous avons déjà clairement pris position par rapport au délit d’offense au chef de l’Etat pour dire que ce délit doit être abrogé de notre code pénal», poursuit-il.

Il faut dire que ce genre de délit ne correspond pas à la bonne marche d’une société démocratique, d’une société où «le Chef de l’Etat est à la fois président et Chef de parti».

Le directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal dit s’appuyer sur «le droit International, sur la jurisprudence de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples pour demander à ce que tous les délits qui porte sur l’honorabilité des personnes publiques ne fassent plus l’objet de privation de liberté».

Il a toutefois proposé des sanctions pécuniaires à la place de la prison pour quelqu’un qui a diffamé, injurié ou même porté attente aux bonnes mœurs.

A rappeler que le célèbre journaliste est consultant, Adama Gaye, signe dans plusieurs sites d’informations, des éditoriaux qu’il partage par la suite dans les réseaux sociaux.

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 30/07/2019 à 16h33, mis à jour le 30/07/2019 à 16h34