Dans un entretien accordé, ce lundi 14 novembre, au quotidien dakarois L’Observateur, le politologue Babacar Justin Ndiaye a estimé que la candidature du Sénégalais, le Pr Abdoulaye Bathily, à la présidence de la Commission de l’UA risque de se heurter aux manœuvres d’Alger, de Nouakchott et de Pretoria.
Notant une sorte de «télescopage» entre l’agenda du roi Mohammed VI et la candidature de Bathily à la présidence de la commission de l’UA, le célèbre politologue estime qu’il va sans dire que «la nervosité conjointe de l’Algérie et de la Mauritanie, provoquée par la «marocophilie» voire la «marocofolie» débordante du Sénégal, irriguera le vote des deux pays».
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«La candidature du Professeur Abdoulaye Bathily se heurtera aux tirs de barrage d’Alger, de Nouakchott et de Pretoria qui considèrent le Sénégal, comme le cheval de Troie du Maroc sur le continent», avertit-il.
Pour Babacar Justin Ndiaye, cette hypothèse est d’autant plus sérieuse que «l’Algérie fait partie des locomotives diplomatiques du continent, aux côtés notamment de l’Afrique du Sud qui est un supporter inconditionnel du Polisario et de la RASD. Deux pays capables et doués pour le lobbying».
Même si le Pr Bathily parvient à remporter la mise en janvier, Justin lui prédit une «cohabitation ou une collaboration difficile» avec le Commissaire (de nationalité algérienne) de l’UA en charge de la Paix et de la Sécurité, c’est-à-dire le numéro deux de l’institution.
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Cela dit, ajoute Justin Ndiaye, il s’agit d’une élection dans laquelle se manifestent plus de cinquante Etats souverains qui ont des intérêts distincts, indissociables des sous-régions auxquelles ils appartiennent, et des influences extérieures qu’ils subissent, «y compris des influences [sous forme d'espèces, ndlr] sonnantes et trébuchantes». L’épisode de l’entrée de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) dans l’OUA, du temps du Togolais Edem Kodjo, reste encore vivace dans les mémoires, conclut Babacar Justin Ndiaye.