Le Sénégal veut suivre l'exemple du Maroc en matière d'énergie solaire

Le président Macky Sall est déja surnommé le "Roi soleil"

Le président Macky Sall est déja surnommé le Roi soleil. DR/

Le 01/07/2017 à 13h26, mis à jour le 02/07/2017 à 18h05

Le Sénégal lance une 3e centrale solaire de 30 mégawatts (MW) supplémentaires qui placent le pays en pole position en Afrique de l’Ouest, mais à des années-lumière du Maroc dans ce domaine des énergies renouvelables. Pourtant, la stratégie des petites centrales semble donner des résultats.

Une usine solaire d’une capacité de 30 mégawatts a été inaugurée à Santhiou Mékhé près de Méouane, un arrondissement du département de Tivaouane dans la région de Thiès ce jeudi 29 juin. Cette infrastructure financée à hauteur de 27 milliards de francs Cfa (40,6 millions d’euros) est actuellement la plus grande installation photovoltaïque en Afrique de l’Ouest.

Elle a été financée à hauteur de 53% par le fonds d’investissement française Proparco qui est un détachement de l’Agence française de développement (AFD) et d’autres investisseurs privés très actifs en Afrique, en Asie, en Amérique latine et au Moyen-Orient. Senergy PV S.A, promoteur du projet a fourni 15% en fonds propres et le Fonds Souverain du Sénégal pour l’investissement stratégique qui a apporté les 32%.

C'est Schneider Electric qui a été le principal fournisseur des installations, notamment les panneaux, tandis que Solaire Direct était responsable de la construction. Et toute la production d’électricité issue de ces installations sera achetée par la Société national d’électricité du Sénégal qui se chargera de la redistribution sur l’étendue du territoire sénégalais.

Cette centrale solaire vient en appui aux deux premières construites à Bokhol dans la région de Saint-Louis et à Malikounda dans le département de Mbour dans la région de Thiès qui sont d’une capacité respective de 20 Mégawatts et 22 Mégawatt. Et en perspective, trois autres projets solaires d’une capacité globale de 100 Mégawatts sont en préparation. Tout ceci est en dehors des autres installations photovoltaïques hors réseau disséminées dans diverses localités du Sénégal.

Aujourd’hui, le Sénégal est le deuxième pays africain à entrer dans le programme Scaling Solar de la Société financière internationale.

Encore du chemin à faire dans les énergies renouvelables

Le Sénégal a fait un pas dans le développement de l’énergie solaire, mais la comparaison avec le Maroc serait inapropriée pour le moment. Sa stratégie consiste à y aller à petits pas par des centrales modestes avec l'idée d'en installer autant que possible partout sur le territoire. 

Au moment ou les autorités sénégalaises se targuent d'avoir trois centrales solaires qui ont une puissance cumulée de 72 mégawatts, le Maroc, avec Noor I, installée à Ouarzazate, dispose de 500 mégawatts extensibles à 1000 mégawatts. 

Une autre différence est aussi remarquée entre les centrales solaires du Maroc et celles du Sénégal. Cependant que des plaques solaires qui transforment la lumière en énergie sont utilisées au Sénégal, au Maroc les centrales sont thermodynamiques. C'est la chaleur du soleil qui devient de l'électricité, donc les technologies sont différentes.

Sur le plan financier aussi, le Sénégal investit des millions d’euros dans ses centrales solaires alors qu’au royaume chérifien le coût de Noor I à lui seul, est estimé à des milliards d’euros. Ainsi, comparé au Maroc dans le domaine des énergies renouvelables, le Sénégal a encore du chemin à faire. Reste qu'en Afrique de l'Ouest, le pays de la Teranga semble avoir ouvert la voie. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 01/07/2017 à 13h26, mis à jour le 02/07/2017 à 18h05