Vidéo. Sénégal. Abdoulaye Wade très critique menace Macky Sall et ses alliés

VidéoPremière sortie de maître Abdoulaye Wade, après la publication des résultats provisoires des élections législatives. La tête de liste de la coalition gagnante «Wattu Senegaal» dénonce la confiscation des résultats par Macky Sall et ses alliés.

Le 10/08/2017 à 08h58, mis à jour le 10/08/2017 à 09h46

Abdoulaye Wade, est sorti de sa réserve, posture qu'il avait adoptée depuis la publication provisoire des résultats des élections législatives. La tête de liste de la coalition gagnante «Taxawu Senegaal», classée 2e avec 19 députés, prend le contre-pied du Conseil constitutionnel qui déclare la coalition «Benno Bokk Yakaar» vainqueur des dernières consultations électorales.

Selon Abdoulaye Wade, «si les élections étaient transparentes, Macky Sall et ses alliés ne seraient même pas en troisième position». Le «Pape du Sopi» (changement en wolof) fait allusion aux nombreux dysfonctionnements qui ont émaillé les législatives du 30 juillet 2017. Et Abdoulaye Wade de dire: «Je suis revenu au Sénégal pour soutenir mon parti. Je suis venu aussi pour soutenir les partis membres de la coalition que je dirige. Je le dis et c'est ma conviction, si ces élections étaient transparentes, je vous le dis, le PDS et ses alliés seraient largement en tête».

A 91 ans, il a revêtu ses habits d’opposant le plus célèbre du Sénégal et a battu campagne avec ses alliés. Et pourtant, la majorité des Sénégalais était inquiète après l’annonce de sa participation aux élections législatives du 30 juillet 2017. Maître Wade, en avocat de l'opposition, regrette l’organisation chaotique des élections par Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’Intérieur. «Cela ne peut pas être appelé des élections, mais nous avons notre opinion que nous avons transcrite dans un livre blanc, c'est pourquoi nous avons tardé à vous rencontrer», a-t-il commencé par dire à l'endroit de la presse nationale et internationale.

Abdoulaye Wade était visiblement en forme, son discours ferme. La salle où se tenait la conférence de presse dans son domicile du Point E, a refusé du monde. Plus d'une centaine de journalistes, photographes et cameramans étaient présents et devant l'ancien chef de l'Etat, posés sur la table, au moins une vingtaine de micros et de dictaphones. 

Quant à l’éventuelle organisation par le ministre de l’Intérieur des élections présidentielles de 2019, maître Wade a proféré des menaces à l’endroit de Macky Sall. Il serait impensable que Macky Sall et son gouvernement organisent les prochaines consultations électorales, a-t-il déclaré.

Par la voix de sa tête de liste, Abdoulaye Wade, la coalition gagnante Wattu Sénégal précise qu’elle vendra cher sa peau si une commission électorale indépendante n’est pas mise en place comme ce fut le temps du président Abdou Diouf. «Nous ne participerons plus à des élections organisées par Macky Sall et son ministre de l’intérieur. Et s’il pense que nous allons le laisser même essayer d’ici 2019, il se trompe lourdement. Nous prenons à témoin l’opinion nationale et internationale», a averti Abdoulaye Wade.

Il faut souligner que les dernières législatives sénégalaises ont été marquées par beaucoup de couacs. Des centaines de milliers de Sénégalais n'ont pas pu obtenir leur carte d'électeur. D'autres qui ont retiré la leur ont été inscrits dans des bureaux de vote différents de celui qu'ils avaient demandé. Cette sortie de Wade devrait sans doute donner lieu à un dialogue avec le chef de l'Etat Macky Sall qui déclarait vouloir tendre la main à l'opposition pour discuter du futur. 

Par Moustapha Cissé (Dakar, correspondance)
Le 10/08/2017 à 08h58, mis à jour le 10/08/2017 à 09h46