Dès la tenue du Conseil des ministres, les réseaux sociaux et la presse se sont mis en ébullition après la diffusion de la nouvelle de la nomination d'un certain "Aliou Sall, conseiller en planification, titulaire d’un master en administration publique". Dans un premier temps, il y avait un doute chez plusieurs personnes qui ne connaissaient pas au frère du président Macky Sall un diplôme similaire, puisque l'homme est plutôt journaliste de formation et actuel maire de Guédiwaye, une commune de la Banlieue de Dakar.
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D'abord dans la presse, les titres commentant cette nomination sont évocateurs du sentiment que Macky Sall est en train d'installer une gestion familiale du pouvoir, en privilégiant les relations sur la compétence. Ainsi, Pour le témoin, "Le président confie le bras financier de l'Etat à son frère" qui trône ainsi sur un "matelas financier de 200 milliards de FCFA". Ce sentiment est partagé par le Sud quotidien qui titre: "Macky Sall active Dione II et case son frère". La une du Quotidien est barré par un titre similaire: "Macky Gonfle Aliou".
Mais de toutes les unes, c'est sans doute celle de L'observateur qui a été la plus commentée. Le journal du groupe Futurs Médias a préféré rappeler la parole non tenue de Macky Sall: "Jai dit à Aliou Sall qu'il ne bénéficierait jamais d'un décret de nomination de ma part".
C'est surtout l'occasion de ramener une phrase en ouolof rendue célèbre par Abdoulaye Wade qui avait dit qu'il ne ferait pas plus de deux mandats et qui, à la fin, s'est battu pour en avoir un troisième. Quand les journalistes l'avaient interrogé, il avait alors dit "Ma waxone waxxet" signifiant littéralement "j'avais dit, je me dédis".
Pour rappel, la Caisse de dépôt et de consignation est de création très récente, puisqu'elle n'a été mise en place que sous le régime de Abdoulaye Wade qui voulait lui confier certains fonds souverains. Dans les faits, pour le moment, elle ne s'occupe que de la gestion de certains programmes de logements sociaux.
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Pour l'opinion publique sénégalaise, les promesses non tenues, par le président commencent à s'accumuler. Macky Sall avait affirmé, par exemple, qu'il allait gouverner avec 25 ministres, mais aujourd'hui l'opposition affirme qu'il en a 80, dont 41 ministres et secrétaires d'Etat avec portefeuille, et 39 conseillers avec rang de ministres.