Tout semble aujourd’hui donner raison aux adversaires de Macky Sall qui ont toujours fustigé l’adoption de la loi sur le parrainage des candidats à la présidentielle de 2019. En effet, après vérification des fiches de parrainages déposées, l’ancien Premier ministre Cheikh Haguibou Soumaré, candidat de la coalition "Haguibou 2019", les sept juges que compose le Conseil constitutionnel ont recalé ce dernier.
Après cette décision d’invalider la candidature de son leader, Mapenda Diaw Mbaye, mandataire de la coalition Haguibou 2019, a refusé de la commenter. Mais il est revenu dans la soirée de ce vendredi 28 décembre pour balayer d’un revers de main les motifs avancés par les juges. Et Mapenda Diaw Mbaye a promis de combattre ce qu'il a qualifié de «forfaiture», qui n’a, selon lui, pas d’autre motivation que d’éliminer de sérieux adversaires de Macky Sall à la présidentielle de 2019.
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«Une cour ne peut pas rejeter (un fichier de parrainages) pour "autres motifs" sans donner de détails supplémentaires», a déclaré Mapenda Diaw Mbaye.
Il a toutefois souligné que la coalition Haguibou 2019 n’a pas eu la possibilité de connaître les raisons de ce rejet. «Nous avons rempli tous les critères (...). Et s’agissant des parrainages, nous avons même des réserves qui dépassent de très loin le nombre de signatures requis. Nous allons faire face à cette forfaiture. On ne comprend pas ce que mijote le Conseil constitutionnel. On ne se laissera pas faire. Notre candidature dérange, mais elle sera là», a ajouté le mandataire de cet ancien Premier ministre du Sénégal, sous Abdoulaye Wade.
Un autre ancien premier ministre perd 10.000 signatures
Tout comme Cheikh Haguibou Soumaré, le président du parti «Rewmi», Idrissa Seck, lui aussi ancien Premier ministre du Sénégal, sous Abdoulaye Wade, a failli voir son dossier rejeté. En effet, après avoir vérifié ses fiches de parrainages, les 7 juges du Conseil constitutionnel lui ont signifié que, parmi les 68 820 signatures que son parti a déposées, 10.000 ont été jugées irrecevables.
Cette décision prise par les 7 juges a été fortement critiquée par le mandataire du parti Rewmi, Ass Babacar Guèye.
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«Ce qu’on nous a donné comme information nous écœure et nous apeure, au nom de l’opposition. Nous avions déposé 66.820 signatures. Et, sur les 68.820 signatures déposées, ils (les membres du Conseil constitutionnel) nous disent que 10.000 ne sont pas bonnes, sans nous en donner les motifs», a-t-il dénoncé.
Le parti Rewmi a finalement complété les parrainages qui lui manquaient et a pu obtenir, en fin de compte, l'autorisation de la Cour constitutionnelle. Idrissa Seck sera donc bien candidat à la présidentielle sénégalaise de 2019.
Cependant, ces deux décisions rendues par le Conseil constitutionnel viennent, une fois de plus, soulever la question de la pertinence de cette loi sur le parrainage des candidats à la présidentielle.
Des milliers de Sénégalais pensent qu’elle a été adoptée pour mettre hors course les plus farouches adversaires de Macky Sall aux élections présidentielles, qui auront lieu le 24 février 2019.